ROTTWEILER (2004)
Réalisé par
Brian YuznaÉcrit par
Alberto Vásquez FigueroaD’après une histoire de
Miguel Tejada-Fiores & Alberto Vásquez Figueroa (
El Perro)
Musique de
Mark ThomasAvec
William Miller, Irene Montalá, Paulina Gálvez, Cornell John, Lluis Homar, Paul Naschy KufardBrian Yuzna souffrirait-il du même virus que
Tobe Hooper, cette pathologie grave qui transforme le talent des cinéastes en production de nanars inconsidérés ? À l’instar du réalisateur de
Massacre À La Tronçonneuse,
Yuzna semble avoir à son tour délaissé la modeste virtuosité dont il faisait preuve dans
La Fiancée de Re-Animator et
Beyond Re-Animator pour se consacrer à des séries B tirant dangereusement sur le Z à l’image du
Dentiste, négligeant son potentiel horrifique pour sombrer dans le bis foireux. De ce point de vue,
Rottweiler apparaît comme la consécration du mauvais goût naissant du réalisateur. Plus qu’une mauvaise série B,
Rottweiler verse complaisamment dans le grand-guignol et le Ridicule avec un grand R.
Un constat regrettable dans la mesure où le postulat de départ (un chien avide de chair humaine) avait de quoi accoucher d’un métrage gore et jusqu’au-boutiste, nous faisant alors oublier le côté zédeux du protagoniste canin (très moche avec cet attirail mécanique, soit dit en passant). Mais non ! Garni d’effets numériques à vomir, d’un développement gnangnan et convenu à souhait, de rebondissements tous plus ringards les uns que les autres, et peuplé de pseudo acteurs jouant comme des pieds-bots,
Rottweiler ne suscite jamais le moindre effroi, ruine tout son potentiel dès ses premières séquences. Résultat : on s’emmerde ferme devant cette fumisterie éhontée, tellement crétine qu’elle n’en est même plus risible. À la limite, seuls les passages gore méritent le coup d’œil. Et encore ! Les trucages numériques abondent tellement que le résultat sonne terriblement faux…
Pour conclure, espérons que
Brian Yuzna ne traverse qu’une mauvaise passe et que le reste de sa carrière soit comblée de jolies surprises. Cependant, au vu de sa filmographie, l’aficionado a toutes les raisons d’en douter… Quoi qu’il en soit,
Rottweiler ne surprend que par sa niaiserie phénoménale et, s’il ne possédait ce contenu gore, entrerait parfaitement dans la grille des programmes du dimanche après-midi. Idéal pour faire la sieste ou le repassage !
NOTE : 6/20