C.H.U.D. (1984) INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANSRéalisé par
Douglas CheekÉcrit par
Parnell HallD’après une histoire de
Shepard AbbottAvec
John Heard, Daniel Stern, Christopher Curry, Kim Greist, Laure Mattos, Brenda Currin, Justin HallSynopsis :Les rues de New York ne sont pas très sûres. Depuis peu, une vague de disparitions étranges met la ville en émoi. Des passants, hommes, femmes, vieux et jeunes, sont happés en pleine rue par d’horribles créatures vivant dans les égouts de la mégapole. Aidés par des sans-abris, un journaliste et un policier enquêtent pour comprendre ce qui se cache dans les entrailles de la ville où d’immondes mutations pourraient bien mettre en péril toute la population new-yorkaise.Je ne sais pas si les auteurs voulaient faire rire leurs spectateurs, en tout cas c’est bien là le seul gage de qualité que l’on puisse tirer de
C.H.U.D. Rien que le titre annonce la couleur : C.H.U.D. pour Cannibales Humanoïdes Usurpateurs et Dévastateurs dans la version française (quelles drogues peuvent gober les traducteurs ???) – mais la version originale ne vaut guère mieux :
Cannibalistic Humanoid Underground Dwellers, soit les Résidents Souterrains Humanoïdes Cannibales.
Et dans le genre sujet bateau et éculé,
C.H.U.D. côtoie les plus grands. Alors, vous avez les gentils couillons d’un côté (le journaliste blasé paraissant rouler sur l’or alors qu’il en glande pas une ; le flic à moustache qui semble peu dépité par la disparition de sa femme ; le hippie altruiste) et les Grands Méchants de l’autre (le Méchant Monsieur du Gouvernement tentant désespérément de cacher des informations top-secret ; les bébêtes laides comme un pou, étant le résultat d’expériences radioactives dans les égouts de la ville). Sans oublier les caricatures de SDF dont recèle le film ; les sans-abris vivant dans les égouts avec une gueule sale en permanence. Bref,
C.H.U.D. se veut un condensé de clichés vieillots frisant la ringardise. Ce n’est certainement pas le jeu des acteurs qui pourrait aider.
Christopher Curry récite gentiment son texte sans y mettre de volonté.
John Heard s’implique un peu plus mais le niveau ne dépasse guère celui du téléfilm.
Kim Greist ne convainc que lorsque son personnage est sur le point de se faire étriper. Seul
Daniel Stern s’en sort correctement bien que son rôle lui fasse défaut.
Nanar oblige, la réalisation ne risque pas de briller. Hormis le mouvement de caméra d’introduction,
Douglas Cheek – dont
C.H.U.D. est le seul et unique métrage (on comprend pourquoi) – fait preuve d’une réalisation fade, plate, sans aucun intérêt. En plus d’une photographie inexistante, de costumes et maquillages spéciaux merdiques, et d’une pellicule qui a mal supporté le poids des années. Reste une musique qui se révèle tellement kitsch et ridicule qu’on finit plier en deux à l’écoute la bande-son. En gros, le compositeur s’est contenté d’appuyer bêtement sur son synthé et d’enregistrer tout ce qu’il faisait sans en vérifier le rendu.
C.H.U.D. s’impose comme une perle du nanar balourd mais sympathique. Avec ses mutants risibles aux grands yeux fluorescents, ses stéréotypes en guise de personnages, et sa musique de simplets,
C.H.U.D. est l’occasion de se marrer un bon coup à condition de tenir une bonne forme. Dans le cas contraire, la crise de nerfs ou l’endormissement s’imposeront d’eux-mêmes.
Réalisation : 2/5
Histoire : 1.5/5
Musique : 2.5/5
Acteurs : 2/5Note : 8/20