L'Attaque des Sangsues Géantes (Attack of the Giant Leeches — 1959)

Avec un titre pareil, tout un chacun aurait pu se penser en présence d’une série B lorgnant dangereusement vers la série Z… Coup de bol, c’est exactement ce qui est offert par la bande de Bernard Kowalski ! Produit par Gene et Roger Corman, L’Attaque des Sangsues Géantes accouche d’un scénario rachitique, qui ne perd guère de temps à développer ses personnages (encore moins à leur attribuer des personnalités — tous les protagonistes étant des clichés) ni à conférer une quelconque caution scientifique — ou au moins cohérente — à ce débarquement de sangsues géantes dans un marais. En outre, l’histoire ici abordée ressemble moins à un récit de long-métrage qu’à un synopsis de court-métrage tant il ne se passe rien durant ses 62 petites minutes. En gros, des sangsues géantes bouffent des villageois et kidnappent une donzelle ; le héros aryen (campé par un Ken Clark très mauvais) porte secours à la donzelle, zigouille une sangsue en pensant qu’il n’y en avait qu’une ; les gens gentils repartent chez eux alors qu’une autre sangsue géante se fait entendre — The End !

Rassurez-vous, l’impression d’avoir perdu une heure de votre temps semble légitime… D’autant que les fameuses sangsues sont en fait des plongeurs vêtus d’un costume en plastique, que les acteurs cabotinent à outrance (hormis Bruno VeSota, qui parvient à être tantôt drôle tantôt touchant) et que la musique en fait des pataquès sans pour autant viser une once de créativité. Achevé par un doublage français à mourir de rire (les répliques de Ken Clark sont mémorables !), L’Attaque des Sangsues Géantes cumule les fautes de goût et mérite amplement sa place parmi les nanars les plus pathétiques que le 7e Art ait connus. Un nanar attachant, quoi qu'il en soit.