Vendredi 13 : Chapitre 8 – L’Ultime Retour
(Friday The 13th : Part VIII – Jason Takes Manhattan) – 1989 Écrit & Réalisé par
Rob HeddenMusique de
Fred MollinAvec
Kane Hodder, Jensen Daggett, Peter Mark Richman, Scott Reeves, V.C. Dupree, Barbara BinghamEn ayant assez de croupir dans les eaux marécageuses du Lac Crystal, Jason Voorhees s’offre une petite croisière à bord d’un cargo de plaisance en direction de Manhattan. Le concept du
boogeyman à bord d’un bateau ouvrait à quantité de possibilités : claustrophobie, poursuites infernales dans les soutes, noyades en série, jeux de cache-cache, utilisation d’armes peu communes… Seulement, c’était sans compter sur le scénario de
Rob Hedden, se cantonnant à quelques bonnes idées (le sauna, l’introduction du spectre de Jason enfant, le contraste entre la carrure imposante de Voorhees et les couloirs du paquebot) pour faire main basse sur l’aspect angoissant de la situation. Au moins
Hedden aurait-il pu (et dû) se rattraper au moment où déambule Jason dans les rues de Manhattan ou dans le métro new-yorkais – ce qui laissait le spectateur espérer un joli massacre en bonne et due forme de la part du tueur au masque de hockey, trucidant tous les passants qu’il croise sur son chemin. Mais non ! Là encore, le scénariste (et réalisateur) nous dessert un Jason ne cherchant qu’à mettre un terme à l’existence des deux derniers survivants, évitant soigneusement les embrouilles avec la population alentour, et traînant la patte à la manière d’un Michael Myers avec un balais dans le cul… Toutefois,
L’Ultime Retour permet l’avènement d’un Jason bourrin, brutal, sans pitié, et inventif lorsqu’il s’agit de réduire ses fugitifs en bouillis.
Mais, autant Jason Voorhees reprend du poil de la bête, autant les espèces de blaireaux stéréotypés et minablement kitsch qui l’accompagnent font peine à voir. Ça va de la pauvre fille traumatisée dans son enfance, maintenant traversée par des visions de Jason en train de se noyer ; à l’oncle bourgeois con comme ses pieds ; en passant par le
playboy à la mords moi le nœud, les deux poufiasses décérébrées, les branleurs de première, les caricatures de gangsters et de petites frappes, etc. En bref, voilà une galerie de clichés imbouffables que Jason met une éternité à défoncer… Comme si cela ne suffisait pas,
Rob Hedden engloutit l’évolution de ses protagonistes dans un sentimentalisme lénifiant, nous abandonnant entre une histoire d’amour d’une mièvrerie sans nom et le surgissement d’un passé refoulé mille fois visité.
En sus d’une réalisation fade dénuée d’originalité, d’un script simplement survolé, et d’acteurs plus que moyens, c’est à
Fred Mollin de ridiculiser un peu plus ce 8e chapitre. À peine
Harry Manfredini vient-il de claquer la porte que la saga
Vendredi 13 s’engouffre dans des partitions fleurant le mauvais kitsch des
eighties, à base de morceaux pop désuets et de thèmes synthétiques plutôt laids.
Dernier opus sous l’égide de la
Paramount Pictures, la saga
Vendredi 13 « clôt » cette collaboration vieille de 10 ans par un épisode mineur, dont le seul attrait réside dans la prestance de Jason Voorhees. Heureusement, après un démarrage de mauvaise augure du nom de
Jason Va En Enfer,
New Line Cinema redonnera à
Vendredi 13 ses lettres de noblesse…
Note : 9.5/20