Splice a été vraiment malchanceux dans sa commercialisation. Autant les affiches, les bandes-annonces et le concept avaient l'air génial, autant la publicité télévisuelle et le bouche-à-oreille n'ont pas été grandioses. C'est dans cette énorme indifférence que notre cher nouveau film de
Vincenzo Nathali sort sur nos écrans. La première réaction du public (qui ne l'ont pas vu) est de comparer ce produit avec d'autres produits, ce qui est décevant quand on voit l'énorme originalité de son sujet. Peu importe la réception publique,
Splice est vraiment un excellent film, et il a touché mes cordes sensibles. Ce qui n'arrive pas mille fois dans le cinéma horrifique, qui possède pourtant de très bons produits.
Splice aura été mon initiation à l'univers de l'homme derrière
Cube, et pour une première expérience, j'en suis estomaqué.
Clive et son épouse Elsa sont de célèbres scientifiques qui créent des spécimens pour leur laboratoire. Le but de la création est de prendre des anticorps des cobayes pour de nouvelles protéines. Leur création obtient un succès qui impressionne les membres d'une société qui veulent se servir de celle-ci dans un but strictement commercial. Le couple décide de proposer une expérience sur un cobaye avec des gènes humains. Bien entendu la demande est refusée, ce qui pousse le couple à mettre sur pied, dans l'ombre, le cobaye en question. L'expérience ne semble pas aboutir et plusieurs composants ont été testés. Alors que tout n'arrive pas à se concrétiser, l'un des composants est positif, ce qui permet de créer une créature spéciale. Celle-ci se nomme Dren, une créature crée à partir de gènes humains et d'autres-choses. Plus l'expérience évolue, plus le couple créer un lien puissant avec cette chose. Cette amitié n'aura que des conséquences funestes avec les démons intérieurs des scientifiques qui ressortent et de Dren qui n'arrête pas d'évoluer à des stades plus dangereux à chaque fois.
Vincenzo Nathali,
Antoinette Terry Bryant et
Doug Taylor n'ont pas fait que mettre sur la table un scénario mille fois vu. Il s'agit d'un scénario qui pousse son concept du clonage à son paroxysme en mettant en place des situations crédibles qui seraient envisageables dans une telle situation. L'égoïsme de nos deux scientifiques est vraiment très approfondi et montre comment ils peuvent prendre des décisions dangereuses pour faire avancer la science. En ce qui me concerne, nos deux scientifiques ont un développement qui marche très bien avec leurs personnalités différentes. Beaucoup vont avoir une certaine réticence envers le personnage de
Sarah Polley, ce que je peux comprendre, puisque sa psychologie est coupée en deux, mais j'adore comment son comportement peut changer à l'improviste. Une part vraiment intéressante du gâteau revient à la longue déchéance du couple qui va prendre des décisions encore pire envers Dren, qui est devenue un avortement raté. Il n'y a que les 20 dernières minutes qui m'ont semblé de trop, elles ne sont pas mauvaises, mais j'avais apprécié le côté lent de l'œuvre. Pas que ce soit mauvais quand ça démarre, mais j'aime moins. Le scénario ne possède pas la perfection, mais l'histoire est vraiment captivante, surtout envers les moments où Dren fait des découvertes, l'actrice
Delphine Chanéac ne s'est pas contenté d'offrir une bestiole tueuse, elle a offert une personnalité, des gestes et des expressions faciales personnelles à ce personnage.
Tant qu'à parler d'elle, Dren est vraiment un personnage sympathique. Bien que le scénario semble vouloir me faire détester celle-ci, je n'y arrive pas. Son personnage est beaucoup trop innocent pour attirer n'importe quelle haine. Bien que sa nature rende celle-ci dangereuse, elle possède une gentillesse qui donne le sourire. Les effets spéciaux sont vraiment épatants, ceux-ci se voyant peut-être, mais une fois entré dans le métrage ce sera le moindre de vos soucis. La technologie qui est utilisée donne de la crédibilité à Dren, tout en faisant en sorte que celle-ci ne nuise jamais à son physique. Il y a aussi,
Adrian Brody (
King Kong,
The Village,
Predators) qui interprète un personnage sympathique et qui tombe vers une folie compréhensible, mais aussi dérangeante. Bien que sa personnalité soit à première vue garochée, elle devient forte et entrainante après 20 minutes.
Malgré toutes ces qualités, c'est la réalisation qui entraîne réellement. Je savais que dès la première séquence, je serais vendu au film pour sa réalisation.
Vincenzo Nathali ne fait pas que mettre une réalisation correcte, il offre quasiment le buffet chinois pour les yeux. Il offre des plans insolites, imaginatifs et souvent recherchés,
Vincenzo est vraiment talentueux. Il est simplement dommage qu'il ne soit rendu qu'à quatre films, son potentiel est vraiment là. La direction photo se défend aussi avec des couleurs qui alternent parfaitement avec la réalisation, mais aussi l'histoire. Elle apporte au film, ce qu'un homme apporte à une femme ; un complément ! Tant qu'à mettre du complément, la musique, qui ressemble à une symphonie de
Beethoven apporte une musique angoissante, rythmé et délicieuse pour les oreilles. Celle-ci apporte aussi une profondeur envers les émotions des personnages. L'effet est vraiment concluant et marche à la perfection.
Première expérience, premier coup de cœur et première satisfaction, ce film de
Vincenzo Nathali me donne une grande envie de découvrir son entière filmographie ! Petite sortie cinéma qui passera inaperçue,
Splice rentre quasiment dans mes sorties cinémas favorites !
NOTE: 17/20