SOCIETY (1989) Réalisé par
Brian YuznaÉcrit par
Rick Fry & Woody KeithMusique de
Phil Davies & Mark RyderAvec
Billy Warlock, Devin Devasquez, Evan Richards, Ben Meyerson, Connie Danese, Ben SlackSorti la même année que le joliment gore
Re-Animator II,
Society porte indéniablement la marque de son réalisateur. Si, en l’occurrence,
Brian Yuzna établit une mise en scène très académique – parfois même bancale –, c’est bien du côté de la qualité des maquillages spéciaux et du propos véhiculé qu’il s’affirme haut et fort. Derrière cette histoire de société bourgeoise aux lourds secrets,
Rick Fry et
Woody Keith dissimulent une intrigue bien plus abominable. Dans laquelle les membres d’un club de richards sont en réalité des êtres inhumains, capables de métamorphoser leur corps à leur guise, se livrant à des festins orgiaques, des fusions somatiques multiples, des plaisirs incestueux ou autres perversités… Bref. Les 2 scénaristes n’y vont pas de main morte lorsqu’il s’agit de faire dans le gore craspec et les atrocités dégueulbif. Instituant un irrémédiable sentiment de malaise et d’écœurement dans l’esprit du public.
Nos seuls regrets iraient à l’encontre du développement de l’histoire, manquant d’élan comme de sensualité, n’instituant qu’un humour fébrile (reposant principalement sur le personnage loufoque de Mrs. Carlyn) et une pincée de scènes mémorables (la scène de la douche, notamment). Le reste est traversé de longueurs encombrantes et d’un récit gentillet – dû à un personnage central surfait (l’adolescent rebelle et ringard) et campé par un
Billy Warlock pas convaincant le moins du monde. À ce propos, il serait injuste de disqualifier l’ensemble du casting à cause d’un comédien raté. Bien qu’aucun ne soit en mesure de livrer une prestation sans faille, il ne faudrait pas omettre les interprétations respectables de
Ben Slack (le leader de la société) et
Pamela Matheson (pouvant remercier son charisme d’armoire de chambre et son expression de demeurée finie à l’eau de vaisselle !).
Fait plus réjouissant encore,
Society se garnit d’une bande sonore tout à fait convenable. Adjoignant à des chœurs mélodieux des partitions plus sombres, ou des morceaux de musique classique, nourrissant considérablement l’humour noir flottant sur le dénouement final.
Malgré une intrigue assez mal dosée (au lieu d’une surabondance de scènes cradingues en fin de parcours, il aurait été préférable d’assister à du gore discret en continu, n’explosant que dans son dernier quart), un développement longuet et souvent grand-guignolesque (la « tête de cul », la « tête de main » !),
Society se laisse regarder sans encombres. Tantôt amusant, tantôt répugnant, le film de
Brian Yuzna s’avère être un divertissement malsain que l’on suit avec un plaisir coupable. Et vous, quel est votre avis concernant
Society ?
Note : 14.5/20