Il n'était pas aisé de faire suite aux deux premiers volets de la série
Predator, qui avait pas mal épuisé sa source d'idées exploitables. Bien entendu, tous fans ou nostalgiques de cette grande série auront toujours une grande attente envers un nouveau
Predator. Ça tombe bien,
Robert Rodriguez,
Alex Litvak,
Michael Finch et
Nimród Antal se font un plaisir de remettre de la vie à ce personnage qui aurait mérité plus de suites que bien des sagas.
Rodriguez a voulu mettre sur pied sa propre suite de
Predator 3, mais le studio (à cause des recettes désastreuses de
Predator 2) a rejeté l'opportunité de cette suite qui offrait à nouveau
Schwarzenegger dans une aventure dans les bois, en plus de
Jean-Claude Van Damme, en méchant. C'est 15 ans plus tard que nous avons la possibilité de voir le produit fini qui à bien sûr eu des modifications et un autre réalisateur.
Sur une planète étrange et imprévisible, neuf criminels de toutes sortes sont parachutés dans une jungle inconnue. En réalité, ils sont de différents pays, ne se connaissent pas et ne savent quel est le but de leur présence. La seule chose qui réunie ces personnes sont les crimes qu'ils ont commis. Sur cette planète, à première vue inhabité, Royce et les autres devront mettre de sérieux efforts pour échapper aux multiples pièges et créatures que regorge la jungle. Il est clair qu'une personne ou une chose teste les nouveaux arrivants pour avoir une petite idée de leur potentiel. Ils ne seront pas au bout de leurs surprises avec la découverte d'un lieu de sacrifices. Ils vont devoirs survivre dans un endroit hostile et dangereux où des créatures extraterrestres veulent les prendre comme trophée.
Predators est clairement la suite que les vrais fans du film original attendaient impatiemment. L'équipe du film fait incontestablement oublier les deux films commerciaux et mauvais qu'étaient
Alien Vs. Predator et sa suite maléfique. En oubliant pas de ramener la série sur le terrain de simplicité qui l'avait rendue si bonne, c'est comme ça que nous avons le privilège de revenir dans la jungle avec un personnage principal qui ressemble à
Schwarzenegger et des fusillades tirées de tous les bords.
Predators est un 90 minutes d'actions et de suspense qui livrent la marchandise dans ce domaine. Il n'y a pas à dire, on embarque dans ce nouveau volet qui offre un point de vue différent sur le film original, mais aussi sur le Prédateur qui cette fois-ci, nous donnes libre accès à sa planète ! Il ne manque pas grand chose pour remettre les fans de
Predator dans le ''move'' de la série originale.
Bien qu'il soit facile de voir un fil conducteur entre cet épisode et l'original, la différence est quand même énorme. Si les deux premiers films avaient un air amusant, léger et décomplexé, ce nouvel épisode est totalement à l'opposer. Il est traité plus sérieusement et sa violence beaucoup plus graphique. En parlant de violence,
Predators est vraiment dégueulasse. Il ne fait pas que mettre en valeur des litres de sang vert et rouge ! Les décapitations et autres coupages de membres sont au menu ! La mentalité de la série à radicalement changé en trois films, ce qui n'est aucunement négligeable et offre à la série une grosse évolution. Comme si ce n'était pas suffisant, les personnages sont beaucoup plus recherchés et développés que les deux premiers volets.
Nimród Antel est un réalisateur que j'affectionne beaucoup. L'homme à vraiment une façon de réaliser qui lui est propre et qui donne un air crade et huit-clos à ses films. Il avait offert ses services sur les très bons
Vacancy et
Armored. Avec ce film, il est au sommet de ce qu'il est capable de faire. Bien que le budget pour les décors de la jungle soit mince,
Antal arrive vraiment à nous faire croire que nous sommes dans une vraie jungle et parvient à la rendre inquiétante. Il offre même un affrontement digne de mention entre deux races de
Predators et un combat au sabre, c'est à ne pas manquer ! Par contre, la plus grande attention technique reste la musique revisitée des thèmes et compositions d’
Alan Silvestri pour le film original. L'intention est vraiment là et on le remarque pendant tout le film. Cette musique est vraiment puissante et offre toujours un grand suspense de nos jours, ce qui n'empêche pas les nouvelles partitions d'être très acceptables.
Ce que j'apprécie le plus de cette nouvelle suite, c'est comment les scénaristes ont saupoudrés le film d'hommages et de clins d'oeil envers le premier opus de
McTiernan. D'une chanson au générique de fin, en passant par une séquence visible dans le premier film. Tout est vraiment planifié et n'est aucunement forcé. En tout cas, les fans qui ont grandi avec le film de 1987 seront ravis d'avoir autant de beurre baveux sur leur toast qui est déjà très grasse! Il ne manque que les gros « one-liners » populaire chez la série pour offrir une extase énorme envers le spectateur. On pourra toujours se rabattre sur le combat final qui ressemble beaucoup à celui perpétré par
Schwarzy. Avis aux amateurs, pour l'occasion, les maquilleurs et costumiers nous offrent des
Predators flambant neuf et qui ont de nouveaux masques et look assez intéressants.
Après
Arnold Schwarzenegger et
Danny Glover, ils passent la main à
Adrian Brody qui tient adéquatement le rôle de gros macho.
Brody sait vraiment tenir un rôle et le montre encore une fois. Jouant involontairement la parodie du rôle de films d'action,
Brody arrive à tenir littéralement le film sur ses épaules. Bien qu'ils soient que de vulgaires caméos, ses deux acteurs arrivent à marquer les esprits. D'abord,
Danny Trejo (
Machete) qui dans n'importe quoi me donne toujours le sourire et m'hypnotise à chaque fois. De l'autre,
Laurence Fisburne (
The Matrix) dû à sa piètre prestation. L'acteur est inutile dans le film et il n'arrive pas à mettre du piquant et du charisme à son personnage. Dommage !
Topher Grace demeure l'acteur que j'aime le plus dans cette production. Il a beau finir dans le stéréotype facile, son personnage m'a vraiment fait rire et intrigué.
Le film contient beaucoup de qualités. C'est indéniable que c'est l'une des meilleures suites sorties en 2010, mais elle n'est pas parfaite. En premier lieu, les scénaristes n'ont vraiment pas introduit correctement les affirmations du personnage de
Brody, sur les multiples questions que se posent les personnages sur la planète. Son personnage semble avoir miraculeusement raison sur tous les secrets que cachent les Prédateurs et leurs agissements. Je ne déteste pas ça d'avoir un personnage intelligent, mais les méthodes sont trop grossières pour être vraiment crédible. Ensuite, le personnage de
Topher Grace possède une psychologie trop envoyée rapidement. Son personnage change de personnalité comme il respire, ce qui vient enlever du charisme à son personnage. Le dernier défaut vient au personnage de
Laurence Fisburne qui n'a aucune utilité. Pourtant, les scénaristes focalisent beaucoup de temps sur lui, ce qui est décevant quand son apparition est d’une courte durée.
Ce nouvel épisode ravira les fans de la série originale du
Predator. Pour les autres, vous serez peut-être beaucoup moins convaincu par cette suite. J’ai tout simplement hâte qu’il sorte en dvd pour pouvoir le visionner avec le premier ! Je le dis haut et fort, le
Predator a finalement son très bon film !
NOTE: 17/20