Pour ceux qui ne le savent pas, je ne suis pas un fan de
Wes Craven. En fait, il s'agit d'un réalisateur que je ne trouve pas très bon. Ses deux derniers films d'horreur ont été pour moi de gros navets (
Cursed et
Red Eye) et je ne prendrais pas le temps de parler de ses films antérieurs. Ce qui n'empêche pas que ce vétéran de l'horreur est aussi important que les autres, de toute façon aucune réalisateur ne peut se vanter d'avoir marqué au fer rouge avec des œuvres cultes trois décennies différentes (
The Last House on The Left,
A Nightmare on Elm Street et
Scream). Ce qui fait qu'à chaque film qu'il fera, je vais être dans les salles de cinéma. Une personne loin d'être fan de
Wes Craven qui vous dit ça : Ben aussi étonnant que ça peut paraître, j'ai aimé ça
My Soul to Take !
Dans la ville de Reverdale (la même que celle de Archie, le héros de Bandes-dessinées), un tueur sévit en massacrent plusieurs victimes. Le soir de la naissance de sept enfants différents (qui concorde aussi avec ses multiples personnalités), l'assassin est tué et son corps ne sera jamais retrouvé. 16 ans plus tard, les sept jeunes en question auront la malchance de voir se concrétiser la fameuse légende locale qui serait que le tueur reviendrait à la vie. L’autre façon qui peut faire revenir celui-ci serait qu'il est pris le contrôle d'un des sept enfants.
Il aura été long de voir un scénario par
Wes Craven lui-même, il ne l'avait pas fait depuis
Wes Craven's New Nightmare qui date de 1994 (le chiffre 16 semble être un élément qu'on voit partout dans le film). Bien que le scénario de
My Soul to Take ressemble beaucoup aux films plus anciens du cinéaste (le lien reste assez mince, mais
A Nightmare on Elm Street se fait sentir), l'imprévisibilité et l'effet de fraîcheur est bien présente. On n'a pas l'impression de voir les clichés populaires du genre ou les facilités enrageantes qui polluent bien des films d'horreur. On ne devine jamais réellement où le film veut en venir celui-ci laisse toujours un sentiment d'être sur le qui-vive. Ça fait longtemps qu'un film ne m’avait pas fait sentir ce sentiment de ne pas savoir où je vais ! Le seul vrai élément qui rate légèrement sa cible demeure les explications finales, bien que j'adore comment il l'explique et ce qui arrive à la fin (combien croyait que c'était le personnage principal ?). Ce n'est pas tant le revirement qui me dérange au final, c'est le fait que
Wes Craven a trop tenté d'expliquer son revirement. Il n'avait pas besoin de le faire à mon sens, il aurait été gagnant de laisser un certain mystère dans l'air.
Peut-être suis-je le seul à avoir remarqué cet élément, mais je vais en faire part quand même. Je me suis senti comme si regardais un vieux scénario que
Wes Craven aurait écrit dans les années ''80's''. Il l'aurait ensuite retrouvé de nos jours dans un vieux tiroir délabré pour le relire, être content de son concept et le peaufiné. La façon dont les jeunes sont présentés et leurs personnalités respectives me rappelaient ceux qu'il avait écrit pour
Deadly Friend et
A Nightmare on Elm Street. On embarque dans les rivalités et les amitiés qui ont un certain réalisme. En ce qui me concerne, bien que les scènes de sursauts et de moments de suspens soient bien puissantes. Ma séquence favorite demeure celle du corbeau dans la classe des étudiants ; une des scènes les stressantes de l'année !
Bien que ce long-métrage possède des qualités indéniables ! Pour
Wes Craven, est-ce un vieillard fatigué et fini ? Absolument pas !
Wes Craven offre une réalisation solide et une mise en scène qui est bourrée de subtilités et d'indices. Même les scènes qui sont des moments de tensions sont vraiment bien filmées et montées. Il faut simplement citer la séquence où Bug (
Max Thieriot) imite chaque geste de son meilleur ami ; pour être convaincu ! En parlent de cette séquence,
Max Thieriot (
House at the End of the Street) est tout simplement LE meilleur acteur de l'année. Celui-ci aura bientôt 23 ans, mais on croit à son personnage adolescent qu'il incarne et son jeu est tout simplement sans faille aucune. Le plus étonnant reste que même les acteurs secondaires sont vraiment bons et donnent un petit quelques-choses au produit fini.
Outre les acteurs, la musique de
Marco Beltrami (
Scream,
Red Eye,
Cursed) ajoute un petit plus à un film qui était déjà remplit de qualités mémorables. Celle-ci accompagne beaucoup de bonnes scènes aussi anodines que très importante.
En ce qui attrait les scène de meurtres on pourrait facilement se plaindre du manque de gore et de la rapidité de celle-ci. Ce qui serait un peu normal, mais ce serait oublié le scénario qui est tellement complexe et qui possède beaucoup de retournements de situations savoureux. C'est comme si
Wes Craven avait dit clairement "Écoutes dude, laisse-moi raconter mon histoire, les éléments déclencheurs et les enjeux. Pis par après je vais te donner ton bonbon en triple (les scènes de meurtres)". Ce qui rend le film appréciable, c'est le fait que
My Soul to Take emprunte la route qu'il désire prendre il ne se sent jamais dans l'obligation de prendre une route bien définie. C'est aussi cet élément qui empêche sans arrêt le spectateur de mettre le doigt sur un soi-disant manque d'imprévisibilité. En fait, j'ai quasiment l'impression d'avoir manquer des éléments cachés tellement le film est étourdissant, ce qui ne sera pas un mal. Les personnes qui se laisseront aller dans l'histoire passeront assurément un bon moment.
En attendent de pied ferme
Scream 4, qui sortira le 15 Avril 2010 (le 13 Avril pour la France),
My Soul to Take vient confirmer que malgré ses 71 ans,
Wes Craven est n'a définitivement pas fini de surprendre et peut encore faire de la magie. Il sera évident que
My Soul to Take n'aura visiblement pas l'attention qu'on offre déjà à son futur film, mais le produit fini mérite votre attention. Je suis peut-être capable de faire des comparaisons avec ses anciens films, ce qui n’en demeure pas moins que ce sont de petites références. Les studios ont gardé pendant deux ans
My Soul to Take en suspens dans leurs tiroir ce qui demeure très décevant. En même temps on peut comprendre ce geste puisque la commercialisation de ce nouveau long-métrage de
Wes Craven est très difficile. Le principal problème est qu'il ne ressemble à rien d'actuel ou qui s'est fait par le passé. Une chose est certaine, ce n'était absolument pas une bonne idée de le convertir, puisqu'il n'offre rien de ce côté-là !
NOTE: 17/20