Massacre À La Tronçonneuse – Le Commencement
(The Texas Chainsaw Massacre : The Beginning) – 2006 Réalisé par
Jonathan LiebesmanÉcrit par
Sheldon TurnerD’après une histoire de
Sheldon Turner & David J. SchowMusique de
Steve JablonskyAvec
Jordana Brewster, Taylor Handley, Diora Baird, Matt Bomer, Lee Tergesen, Andrew Bryniarski, R. Lee Ermey Autant le préciser d’emblée,
Massacre À La Tronçonneuse – Le Commencement n’est pas ce que l’on peut appeler une préquelle à proprement parler. En effet, l’enfance de Leatherface est essuyée en 5 minutes et l’ensemble du métrage se déroule en 1969, soit 4 ans avant le remake. Pour une préquelle, on a connu mieux. D’autant plus que l’enfance de Leatherface, à l’instar de celle de Michael Myers, a de quoi être amplement développée et approfondie car très lourde aux niveaux psychologique, relationnel et éducationnel. Malheureusement, le film de
Liebesman se contente de survoler le sujet et ce, de manière très prévisible (tout le monde sait comment étaient ses parents, comment ils le traitaient, qu’il s’est vite découvert une passion pour les éventrations d’animaux, etc. ; en bref, tout avait déjà été dit dans les précédents volets sauf peut-être en ce qui concerne sa naissance).
En somme,
Le Commencement se contente de reprendre les ouvertures laissées par l’original de
Hooper et le remake de
Nispel (comment Hoyt est devenu shérif et a perdu ses dents de devant, comment l’oncle a fini en fauteuil roulant, comment Leatherface s’est épris de sa tronçonneuse…). Et la comparaison ne s’arrête pas là ! Puisque le scénario de
Sheldon Turner est, à peu de choses près, la copie conforme du remake de 2003. Ainsi, un groupe de jeunes passe par le Texas pour aller au Mexique (c’était le chemin inverse dans le remake !), s’arrête à l’épicerie de la mère Hewitt ; puis croise le shérif qui les embarque ; l’un des mecs est amené à l’atelier de Leatherface pour se faire charcuter ; l’une des nanas parvient à s’échapper et se réfugie dans l’abattoir après que Leatherface l'ait poursuivie dans la forêt armé de sa tronçonneuse, et avant de s’enfuir en voiture… Après, ce n’est plus qu’une question de détails. En gros,
Le Commencement se sert des rebondissements du remake pour simuler un vide scénaristique énorme. Car, à bien y regarder,
Le Commencement se résume à un enchaînement de scènes de meurtre dépourvu de toute intrigue et de toute créativité. Heureusement, les meurtres sont bien foutus, sanguinolents (sans être gore, cela dit), jouissifs et violents, mais ils ne peuvent à eux seuls compenser les lacunes du scénario.
Et
Sheldon Turner ne sera pas le seul à reprendre ce qui faisait la force du remake. En effet,
Jonathan Liebesman tente, en vain, de copier et la réalisation énergique de
Marcus Nispel et l’amateurisme de
Tobe Hooper, pour un résultat brouillon, parfois tellement branlant qu’il vous file la gerbe. Idem pour la musique de
Steve Jablonsky, délaissant l’originalité pour se cantonner à une reprise des thèmes du remake et des compositions de
Charlie Clouser pour le film
SAW. Du coup, le travail de
Jablonsky s’avère louable mais trop peu créatif. Pour ce qui est des acteurs, hormis
R. Lee Ermey (Hoyt),
Andrew Bryniarski (Leatherface) et
Marietta Marich (la mère de Leatherface), rien de bien probant. Ça reste très basique, sans implication personnelle, sans même chercher à convaincre ou à épater. Notamment en ce qui concerne
Jordana Brewster et
Diora Baird, les deux
scream-queens de service, dont la performance se résume à jouer l’aventurière sans peur pour l’une et la poufiasse écervelée pour l’autre.
Au final,
Le Commencement sent profondément le déjà-vu. Le scénario est inexistant, comblant son vide par la redite et des scènes de meurtres. La réalisation et la musique s’inspirent grandement du remake de
Marcus Nispel. Et le tout se montre hautement dispensable et prévisible. Dommage car le début s’avérait prometteur et le pitch plutôt intéressant. Mais, sans histoire ni créativité, rien n’y fait. Restent des meurtres sympathiques et un final qui évite soigneusement le happy-end.
Réalisation : 2.5/5
Histoire : 3/5
Acteurs : 3/5
Musique : 2.5/5Note : 11/20