Massacre À La Tronçonneuse 3 – Leatherface
(Texas Chainsaw Massacre III – Leatherface) – 1989 Réalisé par
Jeff BurrÉcrit par
David J. SchowMusique de
Jim Manzie & Patrick ReganAvec
Kate Hodge, Viggo Mortensen, Ken Foree, William Butler, Joe Unger, R.A. MihailoffAprès un second opus miteux, on peinerait à croire que la franchise
Massacre À La Tronçonneuse pouvait renaître de ses cendres. Et c’est justement là que
Leatherface surprend. Si la comparaison est impossible avec le métrage original, elle l’est tout autant avec
Massacre À La Tronçonneuse 2. Ici, Leatherface n’apparaît plus comme un pantin dégénéré atteint de diarrhée aigu (épisode de 1986) ni comme un personnage mystérieux et terrifiant (celui de 1974) - dommage pour nous ! - ; mais retrouve le semblant de crédibilité et de sérieux dont il manquait scrupuleusement dans le segment précédent. Seul regret, le volet en question s’intitule
Leatherface alors que le protagoniste susnommé et sa tronçonneuse se trouvent mis au second plan. Ce qui nous permet cependant de découvrir la nouvelle famille du timbré à masque de chair. Et, de ce côté-ci, force est de reconnaître qu’un peu de fraîcheur est la bienvenue. Fini le papy grabataire et pathétique de
Massacre À La Tronçonneuse 2, l’aîné de la famille n’est plus qu’un macchabée déconfit que ses descendants disent nourrir. Le demeuré à plaque de métal crânienne se voit remplacé par un borgne misogyne armé d’un crochet. Et le grand-frère spécialiste en viandes devient un cow-boy à l’accent texan prononcé. Mais
Massacre À La Tronçonneuse 3 marque aussi l’intégration de deux personnages féminins, à savoir la petite sœur (une peste aussi blonde que macabre) et la mère (aussi antipathique que les autres membres de la famille, se trimballant en fauteuil roulant et avec une boîte vocale pour la trachée).
Et puis, il ne faudrait pas omettre que le film de
Jeff Burr bénéficie d’acteurs convaincants, ce qui n’était malheureusement pas le cas de ses deux prédécesseurs. Certes,
Ken Foree ne joue pas toujours de manière juste,
Kate Hodge et
William Butler en font parfois des tonnes. Mais aucun ne saurait discréditer le produit final.
Restent une réalisation navrement basique, sauvée à temps par des maquillages spéciaux signés
KNB, ainsi qu’une bande-son soit dissimulée soit bâclée, répétant inlassablement les mêmes thèmes horrifiques ou comblant le vide par des morceaux rock pas vraiment adéquats…
En définitive,
Leatherface rattrape la bévue commise par
Hooper 3 ans plus tôt. Le scénario se veut plus sombre, plus sérieux, plus violent (de magnifiques exécutions à coups de burin ou de pierre), en dépit d’un certain laxisme question originalité (mêmes poursuites dans les bois, même type d’introduction, même final, etc.). On est encore loin de l’excellent remake de
Marcus Nispel, ce qui n’empêche pas
Massacre À La Tronçonneuse 3 d’être une suite somme toute acceptable. À ne visionner, en revanche, que dans sa version intégrale. Car la censure s’en donne à cœur joie dans la dernière partie du film !
Note : 13/20