La Chambre 1408 (1408) – 2007Réalisé par
Mikaël HåfströmÉcrit par
Scott Alexander, Matt Greenberg & Larry KaraszewskiD’après la nouvelle de
Stephen KingMusique de
Gabriel YaredAvec
John Cusack, Samuel L. Jackson, Mary McCormack, Andrew Lee Potts, Kim Thomson, Len Cariou Stephen King n’est pas mort et ses adaptations cinématographiques ne sont pas toutes vouées à devenir des téléfilms de basse qualité. Comme le prouve ce
1408, un film d’horreur non révolutionnaire mais intense et redorant le blason du père de
Carrie. Pour résumer, Michael Enslin parcourt le pays à l’affût de lieux hantés et de manifestations surnaturelles. En réalité, l’écrivain réduit le paranormal à la croyance et la crédulité des gens qui s’en disent témoins. Du moins, jusqu’à ce qu’il pénètre dans la chambre 1408 de l’hôtel Dolphins. Depuis sa construction, des dizaines de personnes y ont trouvé la mort, et ce dans des circonstances sordides. Tout d’abord amusé par le déroulement des événements, Enslin va peu à peu connaître la terreur.
Tiré de la nouvelle éponyme du recueil
Tout Est Fatal (
Everything’s Eventual),
1408 ressemble à première vue à un mélange entre
Misery (la séquestration d’un écrivain),
Cat’s Eye (le parcours sur les rebords du building), et
Shining versions
Stanley Kubrick (impressions de déjà-vu, exploitation de l’immensité des couloirs de la bâtisse) et
Mick Garris (chambre mystérieuse et interdite dans l’enceinte d’un hôtel, apparitions flashes-back, etc.). Qui plus est,
1408 se voit traversé par les leitmotivs de son auteur : l’écrivain alcoolique ne se remettant pas de la perte de son enfant, dont le quotidien brisé est rattrapé par des fantômes et des démons internes...
Mais, derrière des aspects conventionnels, l’œuvre de
Mikaël Håfström dissimule un film d’horreur à la fois surprenant et divertissant. Après une première partie axée sur la comédie et la dérision (où Michael Enslin se moque ouvertement des légendes de fantômes),
1408 nous réserve un deuxième acte à l'angoisse latente, décrivant aussi bien l’enfoncement du personnage dans les abysses de la folie que l’emprise et la terreur exercées par la chambre d’hôtel sur l’écrivain. Jusqu’à ce final qui aurait pu se contenter d’un élément prévisible, banal, mais va, au contraire, au-delà de nos attentes pour se conclure sur un twist poignant, beau comme effrayant. Parcouru de rebondissements tantôt flippants (le surgissement du spectre armé) tantôt convenus (l’« éveil » de l’écrivain à l’hôpital), le récit pourrait sembler assez confus de prime abord mais absorbe le spectateur lentement en son sein – malgré une certaine tendance à partir en roue libre et à verser dans des situations intéressantes mais soit démesurées soit capillotractées.
Outre l’intarissable talent de
Stephen King pour nous faire frissonner et le travail exemplaire fourni par les 3 scénaristes,
1408 sait tirer profit de la performance de ses acteurs – un
John Cusack aussi excellent qu’à l’accoutumée, un
Samuel Jackson foutrement étonnant – et de la somptuosité de son score musical (mêlant sons grinçants, chansons d’antan et partitions horrifiques convenables). Si
Mikaël Håfström fait montre d’une créativité et d’un talent trop modérés, la réalisation de
1408 jouit principalement d’effets spéciaux haut de gamme, de décors à la fois fabuleux (la chambre « glacée ») et glauques (les décombres de la pièce).
En définitive,
1408 surprend là où on ne l’attendait pas vraiment. Le métrage de
Mikaël Håfström nous rappelle avec force quel brillant écrivain est
Stephen King et que le 7e Art n’a pas fini de s’inspirer de son génie. Et vous, que pensez-vous de
La Chambre 1408 ?
Note : 15.5/20