ILS
(2005)INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS Écrit & Réalisé par
Xavier Palud & David MoreauMusique de
René-Marc BiniAvec
Olivia Bonamy, Michaël Cohen, Adriana Mocca, Maria Roman, Camelia Maxim, Alexandru Boghiu, Emanuel Stefanuc, Horia Loan, Stefan Cornic, George IulianSans surprise,
ils constitue un pétard mouillé de plus pour le cinéma de genre français. Pour une fois, cet échec n’est pas dû à un revirement invraisemblable (
Haute Tension) ni à une pelleté d’incohérences (
À L’Intérieur), mais plutôt à un script creux, dans lequel il ne se passe quasiment rien. Clémentine et Lucas, deux Français installés en Roumanie, sont assaillis en pleine nuit par des visiteurs indésirables. Point final. Le reste du développement se résume à un jeu de chat et de la souris déjà vu, très convenu, saupoudré en sus de quelques poncifs : les protagonistes qui se jettent dans la gueule du loup dès qu’il en a l’occasion, font le plus de bruit possible pour être sûrs d’être entendus par les agresseurs, etc.
Mais, au bout du compte, ce ne sont pas tant ces facilités qui contrecarrent notre appréciation. On accusera davantage le fait que
Xavier Palud et
David Moreau misent entièrement sur l’effroi et le suspense pour attiser l’intérêt du public. Même si certaines séquences parviennent en effet à nous filer quelques frissons (la scène dans le grenier), il aurait été plus judicieux de développer plus en avant la personnalité, le parcours de vie des protagonistes — qui, en l’état, ne présentent aucune consistance dramatique et ne nous touchent jamais —, ou encore de relier leur histoire passée à la présente situation. Un écueil que seule
Olivia Bonamy a réussi à surmonter (grâce à un réel investissement dans le rôle et un charme certain) —
Michaël Cohen jouant faux en permanence et la prestation des autres comédiens étant trop anecdotique pour rester en mémoire.
ils nous laisse donc avec la fâcheuse impression que les scénaristes n’ont pas cherché à se fouler, encore moins à révolutionner un cinéma de genre local pourtant mal en point. En outre, le métrage de
Xavier Palud et
David Moreau pâtit d’une mise en scène on ne peut plus académique, sans charme ni créativité, et qui atténue plus souvent la tension d’une séquence qu’elle ne l’accroît. Seule la photographie radieuse d’
Axel Cosnefroy parvient à attirer notre attention (et encore, uniquement dans la dernière partie du film !). Pour résumer,
Palud et
Moreau accouchent d’un scénario atrocement vide, prévisible, remâché, poussif, et dont le final — extrêmement simpliste et convenu, lui aussi — nous conforte dans l’idée qu’ils ne constitue rien d’autre qu’une énorme perte de temps. Certes, le niveau du film s’avère un peu plus élevé qu’un
Promenons-Nous dans les Bois ou qu’un
Pacte des Loups. Mais il est tout de même regrettable que les Français soient incapables de pondre autre chose que des films d’horreur inoffensifs, ratés ou décevants...
NOTE : 9.5/20