Hellraiser II – Les Écorchés
(Hellbound – Hellraiser II) – 1988 Réalisé par
Tony RandelÉcrit par
Peter AtkinsMusique de
Christopher YoungAvec
Clare Higgins, Ashley Laurence, Doug Bradley, Kenneth Cranham, Imogen Boorman, William HopeMalgré de bonnes idées,
Hellraiser premier du nom s’embourbait dans un scénario mou du genou, aux dialogues crétins, et accompagné d’une réalisation navrante. Difficile, donc, d’offrir une suite digne de ce nom. Et pourtant, le métrage de
Tony Randel nous surprend là où on ne l’attendait pas. Contrairement à son prédécesseur,
Hellbound entre d’emblée dans le vif du sujet et poursuit sa lancée sans temps mort. Saluons là le travail correctement mené par
Peter Atkins, s’appropriant majestueusement l’univers torturé de
Clive Barker pour lui rendre ses lettres de noblesse. Et ce, via des visions cauchemardesques percutantes (le passage de la fête foraine abandonnée, entre autres) , des décors glauques – bien que vieillots –, des rebondissements macabres (le « baiser mortel » et la renaissance de Julia, la transformation de Pinhead, l’évolution du Dr Channard…) ainsi que des personnages inquiétants (les Cénobites et leurs nouveaux disciples). Rien à voir avec l’ébauche de script entreprise par
Clive Barker 1 an plus tôt. Bien entendu, l’aspect kitsch – inhérent à une production des années 80 de cette trempe – se fait parfois ressentir mais le récit captive suffisamment pour qu’un tel aspect passe au second plan – ce que n’avait pas su faire le premier
Hellraiser…
En matière d’amélioration, le scénario de
Peter Atkins n’est pas le seul à être touché puisque
Tony Randel met tout son potentiel au service du métrage. Sans constituer un moindre progrès dans l’histoire du cinéma, mais déjà plus convenable que celle de
Clive Barker, la réalisation de
Randel sait se démarquer par des mouvements ingénieux et des prises de vue parfois très crues – faisant honneur aux maquillages spéciaux de l’œuvre. Des embellissements du matériau original,
Hellraiser II en connaît également du côté de la bande-son. Tandis qu’il se faisait discret dans le premier opus, le score présent démontre toutes les capacités artistiques de
Christopher Young. Nantie d’une trame centrale et de vrais accompagnements subsidiaires, la musique d’
Hellbound balaie d’un coup la fumisterie acoustique du volet de 1987. Enfin, l’ultime bonification de la saga provient de la performance des acteurs. Guère inoubliables, les interprètes font tout de même preuve d’un jeu convenable. Qu’il s’agisse d’
Ashley Laurence (pourtant calamiteuse dans le précédent
Hellraiser), de
Doug Bradley (donnant un peu plus de prestance à son personnage), de
Clare Higgins (du moins, tant qu’elle ne reprend pas forme humaine) ou de
Kenneth Cranham (convaincant, quant à lui, tant qu’il conserve son aspect humain).
Nettement supérieur à son aîné,
Hellraiser II permet à la saga de Pinhead de repartir sur de nouvelles bases. Le ton est plus sérieux, le développement mieux construit et plus sanglant. Mais vous, que pensez-vous de ce deuxième épisode ?
Oh le joli fil de pêche !Note : 14/20