Hellraiser – Le Pacte (1987) Écrit & Réalisé par
Clive BarkerMusique de
Christopher YoungAvec
Andrew Robinson, Clare Higgins, Sean Chapman, Robert Hines, Ashley Laurence, Doug BradleyÀ l’instar de
Stephen King, l’univers de
Clive Barker est assez mal représenté cinématographiquement, quand bien même l’écrivain passerait derrière la caméra. La preuve en est avec ce
Hellraiser atrocement vieilli et fort dispensable. En effet, seule l’intrigue de départ – un cube mystérieux condamne son possesseur à subir les souffrances éternelles – est à retenir au sein de ce scénario poussif (des lenteurs considérables plombent le rythme jusqu’à endormissement du spectateur), redondant (le même schéma est répété pendant 1 heure – Julia amène une proie à son amant en vue de sa transformation), flirtant dangereusement avec la ringardise. Notamment via ces protagonistes kitsch et pathétiques : la maîtresse laide comme un pou, que le look années 80 décrédibilise d’entrée de jeu ; le mari cucul-la-praline ; la fille rebelle sur les bords, qui parvient à niquer une poignée de Cénobites sans difficulté ; le
boyfriend à la mords moi le nœud. Et ceux qui pensaient découvrir Pinhead (la « tête de pine »… euh, la « tête de clou », pardon) en grande pompe font fausse route. Ce dernier manque de charisme, apparaît aussi retiré que ses confrères Cénobites, et n’est même pas mentionné en tant que Pinhead dans le générique de fin (mais en leader des Cénobites).
Pour couronner le tout,
Hellraiser avance, sur le devant de la scène, des acteurs tous plus calamiteux les uns que les autres. Du ridicule
Andrew Robinson (Larry) au jeu clinquant de
Clare Higgins (Julia) et à la prestation navrante d’
Ashley Laurence. Même
Doug Bradley (le futur Pinhead) semble à côté de ses pompes et fait plus pitié que peur. De surcroît, les doubleurs ont jugé bon de massacrer la VF autant que faire se peut. Ceci dit, la forme du métrage ne fait qu’accentuer un fond déjà bourré de défauts.
Non seulement mauvais scénariste,
Clive Barker se révèle également en tant que mauvais réalisateur. Plans basiques, mouvements inexistants, mise en scène lamentable et dépourvue d’entrain, effets spéciaux risibles (il faut voir ces magnifiques éclairs jaune pisseux au moment de la disparition des Cénobites !). On retiendra toutefois des maquillages gore bien foutus (à condition de ne pas s’attarder dessus…).
Quant à la musique,
Hellraiser est là pour nous rappeler que
Christopher Young a parcouru du chemin avant de signer le score de
Spider-Man 3. Car ces ébauches de partitions et ces morceaux refusant d’adopter un thème central sont loin de provoquer une quelconque sensation, si ce n’est celle de l’ennui.
Bref. Si l’on peut y déceler un semblant de film culte, on comprend tout autant pourquoi
Hellraiser demeure méconnu du grand public. Le métrage de
Clive Barker jouit de scènes intéressantes, tout droit sorties des tourments de l’écrivain, mais l’ensemble endure le poids des années en sus d’un fardeau de kitsch ringard. Et dire qu’ils en sont à 8 épisodes…
Note : 9.5/20