Wind Chill

Dans l’espoir d’organiser une soirée romantique à la femme qu’il aime en secret, un jeune homme prétexte un co-voiturage pour aller dans le Delaware (où doit se rendre sa dulcinée). Passant par un raccourci enneigé, la voiture du garçon est heurtée par un automobiliste mal intentionné et finit sa course dans un talus, bloquée. Cernés par la neige, une forêt dense et un froid glacial, les deux jeunes doivent désormais affronter les mystères qui parcourent ce chemin perdu.



Cela pourrait ressembler à un simple synopsis mais c’est pourtant ce qu’il se passe durant la première heure de Wind Chill ! Les deux protagonistes passent leur temps à parler de choses inintéressantes sans discontinuer et il devient très vite ardu de ne pas s’emmerder ferme. Et ce ne sont pas les apparitions de quelques spectres de prêtres — morts dans d’atroces souffrances plusieurs décennies en arrière — et du fantôme d’un policier fou — qui avait la fâcheuse habitude de trucider tous les automobilistes qu’il arrêtait — qui risquent de nous sortir de l’ennui et d’un sommeil profond.



Non seulement creux et longuet (il faut attendre 45 minutes pour qu’il se passe enfin quelque chose !), le scénario de Wind Chill se paie en plus le luxe de tourner en rond et de fuir constamment la complexité. Ainsi, chaque fois que les protagonistes affrontent le flic véreux, le récit saute étrangement et les deux héros se retrouvent — sans aucune raison — dans une situation antérieure. Ou comment recourir au fantastique pour masquer la bassesse d’une œuvre et le manque flagrant d’inventivité de la part des scénaristes !



Après, il faut reconnaître que les acteurs, sans être formidables, offrent une prestation des plus correctes, d’autant plus convenable que leurs personnages contournent les clichés d’usage (pas de bimbo ni d’intello antipathique, juste deux jeunes lambda). Mais la vacuité, le manque d’attrait, la simplicité, la lenteur et l’incohérence du récit — rejoints par l’académisme de la mise en scène, la banalité de la photographie et la discrétion du score musical — ont tôt fait d’étouffer la performance des comédiens. Las, le spectateur n’a plus qu’à attendre péniblement, entre deux siestes, la fin du métrage. Et, avec un scénario aussi inintéressant, inutile de préciser que les 85 minutes du film de Gregory Jacobs passent très, très lentement...