Bataille à Seattle

Synopsis: En 1999, pendant 5 jours, des dizaines de milliers de personnes (manifestants, policiers, médecins, délégués, maire, etc.) ont pris d'assaut les rues de Seattle pour protester contre l'Organisation Mondiale du Commerce (World Trade Organization). Cela a fait en sorte de plonger la ville dans un état proche du chaos, et de chasser l'OMC hors de la ville.



Premier film de l’acteur irlandais Stuart Townsend (Queen of the Damned, The League of Extraordinary Gentlemen), Battle in Seattle est un docu-fiction, qui reconstitue les évènements de Novembre ‘99, à travers différents point de vue. À cette époque, je n’avais que 15 ans et malheureusement, je ne me souviens pas avoir vu ou lu, quoique ce soit au sujet de cette méga manifestation. Je ne pensais pas, que cela avait brassé autant que ça.



Avec un tel film, Stuart Townsend semble avoir eu le champs et les mains libres, pour mettre sur pied un long métrage, à la fois social et politique, dont la sincérité du propos et la prise de position, en fait l’un des films les plus radicaux qui nous ait été donné de voir. Car, pour un premier film, Stuart Townsend frappe fort et signe rien de moins, qu’une authentique œuvre engagée, enragée, dont les multiples points de vue abordés enrichissent notre propre vision du monde. Ce récit se montre étonnamment fluide, en se concentrant sur cinq jours décisifs, qui ont marqué l’alter mondialisme universel.



Mélangeant les images réelles d’archives et les séquences purement fictionnelles, comme l’a fait Emilio Estevez avec son Bobby, le réalisateur arrive à augmenter l’impact de son histoire. Aussi, pour nous transmettre au mieux toute la puissance de ses évènements, Stuart Townsend y va de plans serrés. Ainsi, le spectateur a l’impression d’être projeté au centre de cette gigantesque manifestation, en suivant le destin de divers personnages. Donc, on a droit à une mise en scène, qui capte l’urgence et l’instantané des situations, qui évoluent à une vitesse folle. Et, toutes ses scènes sont accompagnées d’une excellente trame sonore, signée Neil Davidge.



Niveau casting, on retrouve de très nombreux gros noms. Il y a Michelle Rodriguez, en jeune idéaliste dynamique, Woody Harrelson, incarnant un policier d’expérience, Charlize Theron, jouant la femme du personnage de Woody Harrelson et qui est enceinte, Jennifer Carpenter, incarnant une autre jeune idéaliste et avocate, André Benjamin, en défenseur écologique de la cause des tortues, Ray Liotta, en maire de la ville de Seattle qui est désemparé par tout ce qui se passe dans sa ville, ou encore Channing Tatum, en jeune policier qui veut seulement de l’action. Au travers de ces gros noms, il y a d’autres acteurs qui se démarquent du lot, tel que Martin Henderson, en leader modeste, ayant perdu son frère lors d'une opération de protection écologique quelques années plus tôt et Connie Nielsen, en reporter, qui ne cherche que les meilleures images. Les acteurs semblent tous s’être donné à fond, pour mener à bien ce projet, car leurs performances sont tous, sans exception, impeccables, justes et riche en émotions.



Au final, Battle in Seattle est une œuvre, qui atteint son but : celui de toucher et faire réfléchir les spectateurs. Pour cela, Stuart Townsend y ait allé d’un message fort, d’images chocs et poignantes, pour capter l’attention des gens. Un film dont je n’attendais rien du tout et qui m’a tout simplement, scotché à mon siège.

Note: 18/20

John Doggett a écrit:

À cette époque, je n’avais que 15 ans et malheureusement, je ne me souviens pas avoir vu ou lu, quoique ce soit au sujet de cette méga manifestation. Je ne pensais pas, que cela avait brassé autant que ça.

En même temps, cela ne me surprend pas tellement. Ce genre d'événement a tôt fait d'être étouffé, médiatiquement parlant, surtout aux États-Unis. Il suffit de se rappeler combien les atrocités commises en Irak, combien les faits démontrant l'inutilité de cette guerre ou encore combien les mensonges gouvernementaux censés justifier cette guerre ont été dissimulés par les media, pour s'en convaincre.

Je ne connaissais pas du tout cette oeuvre, Doggett, donc un grand