L’ABATTOIR
(Slaughterhouse – 1987) Écrit & Réalisé par
Rick RoesslerMusique de
Joe GarrisonAvec
Joe Barton, Don Barrett, Sherry Bendorf, Bill Brinsfield, Jason Collier, Hank Gum, William Houck, Linda Harris, Jane Higginson, Jeff GrossiSYNOPSISDepuis quelques années, l’abattoir du vieux Lester Bacon est à l’abandon. La nuit, des jeunes de la ville voisine jouent à s’y faire peur… à leurs risques et périls, étant donné que Buddy, le fils du propriétaire, hante les lieux, une machette à la main. Débute alors une innommable boucherie, à la veille de la grande Fête du Cochon...Histoire de profiter un maximum du succès rencontré par
Massacre À La Tronçonneuse 2, sorti un an plus tôt,
Rick Roessler joue la carte du slasher cradingue et s’autoproclame scénariste et réalisateur de
L’Abattoir, aussi connu sous le nom de
Slaughterhouse et
Maniac (afin d’induire en erreur le profane et lui faire croire qu’il se trouve en face du thriller sanglant de
William Lustig !). Seulement, il faudrait au métrage de
Roessler un peu plus qu’une palanquée de pseudonymes pour sortir la tête de l’eau. En effet, cette immondice pelliculaire ne fait qu’additionner les lieux communs et les prévisibilités pendant 1h20.
En sus d’une bande-son digne des
Feux de l’Amour, le spectateur devra supporter cette histoire, sans âme ni originalité, de psychokiller primitif, charcutant tous ceux qui osent se mettre en travers de son chemin. Bien entendu, les victimes potentielles du tueur sont soit des flics surprotecteurs et propres sous tous rapports, soit des ados retardés qui ne pensent qu’à se marrer, boire de la bière et baiser avant le mariage. Lesquels ados ont décidé de tourner, dans un abattoir abandonné, un film d’horreur – ou plutôt un clip ringard au sein duquel deux gugusses masqués dansent devant un caméscope familial.
En gros, ce semblant d’intrigue n’est qu’un ramassis de stéréotypes, mis bout à bout dans l’espoir de divertir l’audience. Un espoir vain étant donné que ce qu’il ne compte pas en clichés,
L’Abattoir le doit exclusivement à
Massacre À La Tronçonneuse. Et il est amusant de voir comment
Rick Roessler se démène, d’une part, pour dissimuler son absence totale d’inspiration et, d’autre part, pour s’approprier puis régurgiter stupidement les points forts du film culte de
Tobe Hooper – le (pseudo) scénariste reprend même la pendaison des victimes sur des crochets de boucher, les inserts de cadavres d’animaux et les ossements accrochés au plafond. Ceci étant, inutile d’être fanatique de
Texas Chain Saw Massacre pour comprendre que le tueur grassouillet de l’histoire – un loubard qui couine comme un cochon et qui aime jouer avec sa machette – n’est qu’une pâle copie de Leatherface.
Cette resucée de
Massacre À La Tronçonneuse est d’autant plus criarde (et misérable) que le compositeur tente lui aussi de pomper le score de 1974. Ainsi, quand il ne s’agrippe pas à des chansons kitsch,
Joe Garrison s’imagine qu’il suffit d’appuyer au hasard sur des touches de synthé pour obtenir une bande-son expérimentale. Manque de bol, le résultat est juste ridicule et inaudible. À tous ces handicaps, il faudra aussi ajouter une réalisation insignifiante, des comédiens au jeu horriblement faux – guère secourus par une direction d’acteurs affligeante –, des séquences gore ainsi qu’un humour balourd qui ne fonctionne jamais – si ce n’est lorsque Leatherf… pardon, lorsque Buddy se prend pour le shérif après avoir enfilé les lunettes, l’uniforme et la matraque de l’adjoint. Tout le reste du film ne vaut pas un clou. De toute manière,
Tobe Hooper a fait beaucoup mieux quelques années auparavant avec exactement les mêmes ingrédients...
NOTE : 6/20