ZOMBIE
(Dawn of the Dead – 1978)- Montage Européen -
INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANSÉcrit & Réalisé par
George A. RomeroMusique des
Goblin & Dario ArgentoAvec
Ken Foree, Gaylen Ross, David Emge, Scott H. Reiniger, David Crawford, Howard Smith, Tom SaviniSYNOPSISLa population mondiale est prise de panique. Sur un plateau de télévision, un représentant du gouvernement fait le point sur la lutte contre les morts-vivants, qui ont envahi le moindre recoin du pays. Quatre survivants parviennent à s’enfuir en hélicoptère et finissent par atterrir sur le toit d’un centre commercial, où ils décident de s’installer. La routine s’organise progressivement, entrecoupée de raids contre les morts-vivants et les pillards.«
Quand il n’y a plus de place en Enfer, les morts reviennent sur Terre. »
Il est des ouvrages pour lesquels un seul visionnage est insuffisant pour en apprécier les nombreuses qualités. C’est le cas du
Dawn of the Dead de
Romero, imposant une histoire simpliste de prime abord mais révélant une satire et un jusqu’au-boutisme forcenés si l’on sait regarder entre les lignes.
Non content de dépeindre avec rage et intelligence les affres de la société de consommation (les zombies viennent « par réflexe » au centre commercial),
George Romero s’attaque également au racisme (dans la police, en particulier), à l’inutilité des media – symbolisée majestueusement par la destruction de téléviseurs -, au capitalisme (les protagonistes en viennent à défendre primitivement leur « propriété »), à la libéralisation de la femme – via le thème du droit à l’avortement –, ainsi qu’à la menace que suscitent la science et le pouvoir conféré aux militaires (le pays risque d’être atomisé par une ogive nucléaire). Et, une fois n’est pas coutume avec
Romero, le danger occasionné par les morts-vivants s’efface peu à peu au profit du danger que l’homme s’inflige à lui-même.
Même s’il subsiste dans le scénario une poignée de maladresses typiques de l’époque (les pillards qui tirent sur les grilles métalliques pour les ouvrir, la décision incompréhensible de Peter de rester sur place au moment où Francine décolle),
Zombie fait preuve d’une efficacité imparable, autant dans son aspect satirique et son second degré que dans son développement formel – ce que confirmera sans mal le remake de
Zack Snyder.
Quitte à évoquer les imperfections de l’œuvre, il paraît difficile de passer outre la bande-son des
Goblin (bourrée de charme, certes, mais surtout très – trop ? – seventies et parfois kitsch ; certains thèmes ressemblent d’ailleurs étrangement au générique de
Madame Est Servie !), la relative simplicité de la mise en scène, les personnages un brin datés (les loubards, notamment), la direction d’acteurs pas toujours sensationnelle (les mouvements des zombies ne sont pas assez « dépouillés », souvent trop « humains » ou trop « mécaniques »), ou les maquillages parfois limites de
Tom Savini (du sang trop rouge, de la poudre gris-bleu en guise de maquillages facial, bon…).
Ceci étant,
Savini est loin de jouer les amateurs et nous convie à un carnage sans précédent, à base d’éventrations hyper réalistes, d'effusions de sang à tout va, de bidoche dégoulinante, d'os déchiquetés et dévorés, de crânes explosés à la chevrotine ou tailladés à la machette… Qui plus est, contrairement à
La Nuit des Morts-Vivants – dans lequel l’action se concentrait essentiellement en début et fin de métrage –,
Romero a su insuffler à
Zombie un récit dynamique, ponctué de séquences généreusement gore et de moments forts.
Entre
Halloween et
Zombie, l'année 1978 voit donc débarquer de biens étranges phénomènes sur la toile. Deux films cultes que certains aficionados qualifient sans hésitation de chefs-d’œuvre. Si l’on s’abstiendra de franchir un tel pas, sincèrement, qui pourrait les en blâmer ? Avec
Dawn of the Dead,
George Romero prouve qu’il affine son approche à la fois visuelle et scénaristique et nous rappelle pourquoi il demeure et demeurera à jamais un « Maître de l’Horreur ».
NOTE : 16.5/20ANECDOTESApparition de l'acteur W.G. McMillan
, qui tenait l'un des rôles principaux dans The Crazies du même George Romero.
Apparition du maquilleur Tom Savini.
ERREURS DE TOURNAGEAu moment où la morte-vivante est posée sur le chariot, on peut clairement voir l'actrice cligner des yeux...Problème de raccord dû au montage de Dario Argento
: dans le premier plan, le pilote est armé d'un fusil alors qu'il se retrouve avec un flingue dans le plan suivant...Lorsque le mort-vivant est censé être effrayé par le faisceau de lumière rouge, l'acteur semble plus s'amuser que prendre peur...