COLUCHE : L’HISTOIRE D’UN MEC(2008)
Réalisé par
Antoine de CaunesÉcrit par
Antoine de Caunes & DiastèmeD’après l’œuvre de
Philippe Boggio & Jean-Michel VaguelsyMusique de
Ramon PipinAvec
François Xavier-Demaison, Léa Drucker, Olivier Gourmet, Laurent Bateau, Jean-Pierre Martins, Alexandre Astier, Denis Podalydès, Valérie CrouzetS’atteler à la biographie (même partielle) d’un personnage important de la scène française n’est jamais un exercice facile. Si
Olivier Dahan et
Diane Kurys semblent s’en être magistralement sorti avec
La Môme et
Sagan,
Antoine de Caunes, lui, peine à réussir cet exploit. Bien que l’on ne puisse lui reprocher d’éviter la biographie pure et dure (avec les longs détours et les séquences lacrymales que ce style comporte habituellement), force est de reconnaître que se limiter à la présentation de Coluche aux présidentielles aboutit à un scénario somme toute léger et parsemé d’écueils que
de Caunes ne parvient pas toujours à contourner.
À commencer par la performance de
François-Xavier Demaison. Autant le comédien convainc sans mal son audience lorsqu’il prend les traits de Coluche au quotidien (en sus d’une ressemblance physique vraiment frappante), autant sa tentative de nous faire rire en reprenant les sketches du comique défunt échoue lamentablement. Premièrement parce que nous connaissons par cœur les répliques en question et que personne d’autre – hormis
Coluche lui-même – ne peut les faire fonctionner. En second lieu, parce que
Demaison verse plus souvent dans la caricature que dans l’interprétation même, alors que l’acteur ne cesse de s’en défendre dans chacune de ses interviews. Par conséquent, le public n’a d’autre solution que d’assister, plus irrité qu’amusé, à cette reprise de sketches pathétique et casse-gueule. Un peu comme si
Olivier Dahan avait laissé
Marion Cotillard chanter les morceaux d’
Édith Piaf…
D’un autre côté,
Antoine de Caunes compense cet imposant obstacle en recourant à une troupe d’acteurs sans faille (dont une surprenante
Léa Drucker), à des compositions musicales en symbiose parfaite avec le ton du film (passant admirablement de l’émotion au suspense), et surtout à une mise en scène sublime, nantie de mouvements de caméra fluides et élégants, contrebalancés par des cadrages intimistes, de plus en plus troubles à mesure que la déchéance de Coluche prend le pas. Une manière pour
de Caunes de sauver le fond par la forme, en quelque sorte… Mais, en dépit de qualités techniques évidentes,
Coluche : L’Histoire d’un Mec laisse davantage place à la déception qu’à la satisfaction. Or, il est vraiment regrettable que cet humoriste d’exception n’ait pas reçu l’hommage et l’honneur qu’il méritait. Une prochaine fois peut-être…
NOTE : 13/20