666, La Malédiction
(The Omen) – 2006 Réalisé par
John MooreÉcrit par
David SeltzerMusique de
Marco BeltramiAvec
Liev Schreiber, Julia Stiles, Mia Farrow, Seamus Davey-Fitzpatrick, David Thewlis, Pete PostlethwaiteRares sont les remakes à être bien accueillis par un public de fans. Et celui de
John Moore n’échappe pas à la règle. Mais qu’importe !
666, La Malédiction aura eu au moins le mérite d’amener une nouvelle audience à s’intéresser à cette saga grâce à son audace technique et au vent de fraîcheur que son scénario apporte au script original. Pris d’une créativité obsédante,
John Moore refuse tout académisme dans le moindre de ses plans et nantit son oeuvre d’une palette de prouesses visuelles. Photographie radieuse, où la couleur rouge vient faire intrusion dans des décors pâles, quasi immaculés. Mise en scène énergique, doublée de mouvements de caméra sensationnels et d’effets spéciaux renversants (la pendaison de la nurse, la chute de Katherine, les morts du journaliste et du prêtre, pour ne citer que ceux-là).
Une performance technique permise par le scénario de
David Seltzer. Non content de reprendre la ligne conductrice de l’histoire originale – Robert et Katherine Thorn deviennent les parents de l’Antéchrist –,
Seltzer pimente le récit de rebondissements saisissants (les affrontements avec les rottweilers, le cauchemar de Katherine…) et fait de surcroît le lien entre les écrits de la Bible et les actualités politiques (les attentats du 11 Septembre, notamment). Un script des plus efficaces donc, et qui nous fait vite oublier ses quelques incohérences et facilités (le déplacement de la stèle gelée, la découverte du chiffre 666 sous le cuir chevelu de Damien). Et, au sein de cette osmose liant une réalisation stupéfiante et un scénario béton,
Marco Beltrami vient greffer l’un de ses meilleurs scores (si ce n’est le meilleur !). Pourvue d’un thème principal captivant et de pistes secondaires enivrantes, la bande-son de
Beltrami confère une ambiance sonore tonitruante à
The Omen.
Après, il ne fait aucun doute que
666, La Malédiction n’échappe pas à quelques faiblesses. Dont un casting et une galerie de personnages qui ne paient pas de mines. Quoique, à défaut d’être un bon acteur et de paraître cohérent dans le rôle assigné,
Liev Schreiber recèle d’un charisme à toute épreuve. De même,
Julia Stiles s’en tire avec les honneurs dans la peau de cette mère dépressive. Et puis, n’oublions pas les performances remarquables de
Mia Farrow (dont le rôle de nurse démoniaque va comme un gant) et du jeune
Seamus Davey-Fitzpatrick.
En bref, quoi qu’en disent ses détracteurs,
666, La Malédiction est loin de faire honte au métrage original. L’ouvrage de
John Moore mérite d’être évalué selon ses qualités effectives et pas uniquement en fonction de son statut de remake. Évidemment, il paraît difficile de ne pas faire de comparaison avec le premier
The Omen mais il ne faudrait pas non-plus fermer les yeux sur la puissance de cette version 2006. À bon entendeur…
Musique : 4.5/5
Réalisation : 4/5
Histoire : 4/5
Acteurs : 3.5/5Note : 16/20Plutôt étrange : le membre du SWAT est équipé d'une mitraillette mais tire avec un pistolet dans le plan suivant...