FUNNY MAN (1994)Écrit & Réalisé par
Simon SpracklingMusique de
Parsons/HainesAvec
Tim James, Benny Young, Ingrid Lacey, Pauline Black, Matthew Devitt, Chris Walker, George Morton, Rhona Cameron, Christopher Lee Probablement très influencé par le travail de
Peter Jackson sur
Braindead,
Simon Sprackling met en chantier
Funny Man, sorte de fourre-tout cartoonesque dont la qualité demeure approximative. Pour résumer, deux groupes d’individus pénètrent dans un manoir perdu au fin fond de l’Angleterre, où un bouffon maléfique a élu domicile et compte bien faire regretter à ses hôtes d’être venus. Le scénario reprend donc tous les clichés habituels mais, loin d’être fortuits, ces derniers tournent volontairement à la mascarade. Car le but de
Sprackling est clair : faire dans la comédie d’horreur déjantée. Seulement, sans le talent d’un
Jackson ou d’un
Raimi, difficile de tenir un tel pari. Nanti d’un humour pas vraiment drôle, daté et mal exploité,
Funny Man ressemble plus à un mauvais cartoon qu’au délire cinématographique que son réalisateur voudrait atteindre.
Bien sûr, le film abrite aussi quelques qualités. Comme ses personnages délurés, comprenant notamment un clone de la Velma de
Scooby-Doo (ici rebaptisée Thelma !), et ses acteurs relativement convaincants bien qu’ils aient tendance à en faire trop et que l’on s’interroge encore sur la présence (sous-exploitée) de
Christopher Lee. Sa musique rock-kitsch, dont certaines tonalités renforcent le second degré de l’œuvre. Ou comme une poignée de scènes particulièrement réussies, telles que le plan-séquence délirant des perruques, les duels parodiés aux westerns de
Sergio Leone, et les meurtres – jamais gore mais souvent créatifs – perpétrés par le bouffon de l’histoire. Du côté de la réalisation, la plupart des mouvements de caméra ont beau accentuer correctement l’aspect grand-guignolesque du script, ils se voient anéantis par une photographie exécrable ainsi qu’une mise en scène sans saveur et sur-théâtralisée (les passages où le bouffon s’adresse directement à la caméra ne doivent faire rire que son réalisateur…).
Au bout du compte,
Funny Man s’impose comme un divertissement moyen, dénombrant autant de maladresses que de bons points. Un scénario moins surfait et moins gamin aurait certainement pu changer la donne. Mais il ne faudrait pas en demander trop à
Simon Sprackling, trop occupé à se branler sur ses propres blagues. Comble de l’ironie, le twist final imposé par l’auteur semble nous conforter dans l’idée que le visionnage de
Funny Man n’est qu’une perte de temps. Voilà un métrage pour lequel une suite ou un remake ne serait pas inutile. Mais ne rêvons pas trop…
Note : 10.5/20