Hellraiser VI : Hellseeker (2001) Réalisé par
Rick BotaÉcrit par
Carl Dupre & Tim DayMusique de
Steve EdwardsAvec
Dean Winters, Ashley Laurence, William S. Taylor, Rachel Hayward, Jody Thompson, Kaaren de Zilva, Doug BradleyHellraiser est-il voué à n’être plus qu’une série de téléfilms moyens ? C’est ce que l’on est en droit de se demander au vu des opus que sont
Inferno et
Hellseeker, où les histoires subsidiaires des personnages centraux prennent le pas sur l’univers de Pinhead et des Cénobites. Dans
Hellseeker, Trevor vient de perdre sa femme dans un grave accident de voiture. Les causes de l’accident n’étant pas encore élucidées, des inspecteurs se penchent sur l’affaire tandis que Trevor est traversé par des visions d’horreur survenant soit par flashes-back soit par hallucinations visuelles. Une histoire qui se suit avec un certain attrait, avouons-le, mais dont les rebondissements s’avèrent tantôt prévisibles (le soulèvement du drap mortuaire) tantôt grand-guignolesques (la vraie « facette » de l’inspecteur Lange), et dont le retournement final ne convainc qu’à moitié – d’un côté, ce pacte conclu entre Kirsty et Pinhead manque de crédibilité ; de l’autre, l’inversement de rôles entre Trevor et Kirsty provoque son petit effet. Seulement voilà, à l’instar d’
Inferno,
Hellseeker n’apporte strictement rien de neuf à la saga
Hellraiser. On n’en apprend pas plus ni sur l’Enfer des Cénobites ni sur Pinhead qui n’est finalement là que pour rappeler au spectateur qu’il s’agit bien d’un épisode d’
Hellraiser – bien que le
boogeyman à tête de clous soit plus présent dans ce volet qu’il ne l’était dans le précédent. En fin de compte, on a plus l’impression d’assister à un épisode des
Masters of Horror (avec Pinhead en guest-star) qu’à une suite de l’œuvre de
Clive Barker.
De même calibre que celle des segments antérieurs, la réalisation de
Rick Bota se caractérise par un investissement personnel assez léger. En gros, la banalité visuelle du métrage se voit contrebalancée par des passages intelligemment menés (les introspections de Trevor, la séquence de la vidéo) et une photographie de première classe – conférant au métrage une ambiance glauque à souhait.
À l’inverse de ses prédécesseurs,
Hellraiser VI ne trouve pas son handicap majeur dans la qualité de jeu de ses interprètes –
Dean Winters fait preuve d’une prestation des plus convenables (jusqu’au final, tout du moins),
Ashley Laurence sauve les meubles, et
Doug Bradley reprend son rôle avec vigueur – mais dans le score de
Steve Edwards. En décalage absolu avec la pellicule de
Rick Bota, la musique d’
Hellseeker se réduit à des morceaux rock ou groovy poussifs, et à des sous-thèmes trop discrets pour susciter le moindre suspense.
Même s’il se montre supérieur à son prédécesseur car plus intéressant et mieux interprété,
Hellseeker n’atteint pas le résultat escompté. La faute en revient à des scénaristes inspirés, contournant le réchauffé, mais dont le dessein n’aura jamais été de faire progresser la saga
Hellraiser… Dommage.
Note : 11.5/20