NIGHTMARE - Cauchemars À Daytona Beach (1981) INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANSÉcrit & Réalisé par
Romano ScavoliniMusique de
Jack Eric WilliamsAvec
Baird Stafford, Sharon Smith, C.J. Cooke, Mik Cribben, Kathleen Ferguson, Scott PraetoriusSYNOPSIS :Harcelé par d’horribles cauchemars, George Tatum est libéré sous-surveillance de l’hôpital psychiatrique dans lequel il était interné. Échappant au contrôle de ses psychiatres, il fuit vers la Floride de son enfance. Alors que des meurtres atroces sont commis dans la ville, il s’immisce progressivement dans la vie d’une mère de famille et de ses trois enfants. Le cauchemar peut alors commencer…À NE SURTOUT PAS CONFONDRE AVEC LE NAVET PUANT QU’EST LE
NIGHTMARE DE
TOBE HOOPER !
Affirmons-le d’emblée,
Cauchemars à Daytona Beach – un titre français, pour une fois, bien plus accrocheur que l’original – s’inspire très largement de ses prédécesseurs,
Halloween, Vendredi 13 : Chapitre 2 et
Maniac en première ligne. Pour autant, il serait préjudiciable de passer à côté de ce slasher intelligent, disséminant une atmosphère viscérale et troublante tout au long de l’œuvre. D’autant plus que
Nightmare se munit d’un bagage psychopathologique d’une grande résonance ; délaissant ainsi les clichés du tueur en série sans âme au privilège d’une présentation à la fois sensible et sensée du protagoniste. George Tatum est avant tout un individu psychotique, torturé par des angoisses délirantes et persécutives, dont chaque meurtre constitue une nouvelle souffrance. Qui plus est,
Romano Scavolini nous livre une illustration saisissante de la Scène Primitive, avec tout ce qu’elle a de déstructurante, d’énigmatique et de terrifiante dans la psychose.
Seul bémol, il arrive parfois au spectateur de ressentir à quel point le réalisateur et scénariste a voulu copier le travail de ses pairs. Notamment dans le dénouement du film – lorsque Tatum s’affuble –sans plus de raison– d’un masque pour exécuter ses victimes (passage plagiant grossièrement le dernier quart d’heure d’
Halloween) – ; ou dans les séquences où le portrait meurtri du protagoniste est exposé (rappelant un peu beaucoup le
Maniac de
William Lustig). Des imperfections qui limitent sérieusement la créativité de
Cauchemars à Daytona Beach – surtout que
Scavolini n’a pas le talent de mise en scène d’un
Carpenter – mais qui n’amoindrissent en rien sa puissance. D’autre part, il est vrai que
Jack Eric Williams aurait pu injecter plus d’originalité et de fougue à ses compositions – tout comme
Carpenter l’a fait pour son
Halloween – mais les partitions tantôt stridentes tantôt enivrantes de
Nightmare sont loin de faire défaut.
Une demi-réussite donc qui s’explique aussi par la prestation sidérante de
Baird Stafford, ne se laissant jamais submerger par les exagérations si tentantes de son rôle. Bon, le jeune
C.J. Cooke a tendance à prendre la grosse tête – élément amplifié par l’évolution surenchérie de son personnage durant le final – et les producteurs mettent de l’huile sur le feu en surestimant ses capacités d’acteur (alors que son jeu se montre parfois bancal !) ; mais le comédien et ses collègues ne freinent que modérément la performance de
Baird Stafford.
Pour résumer, il est évident que
Cauchemars à Daytona Beach n’arrive pas à la cheville de monuments cinématographiques tels que
Maniac ou
Halloween. Cependant, force est de reconnaître au métrage de
Romano Scavolini une puissance aussi visuelle que scénaristique. On sortirait presque médusé du visionnage de cette œuvre s’il n’y avait ce dénouement plagié sur son aîné de 1978. Malgré cela,
Nightmare mérite de sortir de son anonymat.
NOTE : 15/20P.S. : je lance un coup de gueule stérile à l’égard des éditeurs du Zone 2 de
Cauchemars à Daytona Beach, ces radins même pas foutus d’offrir à leurs acheteurs la version non-censurée du métrage, tant convoitée par les aficionados de l’horreur hardcore. À quand des éditeurs qui aiment vraiment le cinéma de genre ??