Re-Animator II – La Fiancée de Re-Animator
(Re-Animator II – Bride of Re-Animator) – 1989 INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANSRéalisé par
Brian YuznaÉcrit par
Woody Keith, Rick Fry & Brian YuznaMusique de
Richard BandAvec
Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Claude Earl Jones, Fabiana Udenio, David Gale, Kathleen Kinmont, Mel StewartLe
Re-Animator de 1985 s’inspirant largement de
Frankenstein, c’est en toute logique que sort
La Fiancée de Re-Animator. Seulement, à trop vouloir parodier, on en oublie le script et l’originalité – bien que la création artificielle d’un être humain amène à une réflexion intéressante sur l’eugénisme. Résultat : la magie n’opère plus tellement. Trop de kitsch. Trop de redite. En réalité, l’intrigue a beau toujours être la même – Herbert West poursuit ses expérimentations illégales sur le corps humain, accompagné de Cain et confronté au terrible mais décapité Dr Hill –, le scénario de
Re-Animator II se distingue de son prédécesseur. Car plus morbide (les croisements entre les différentes parties du corps, la relation nécrophile entretenue par Cain avec la Fiancée, le traitement déshumanisé des cobayes), plus cruel (le découpage des ailes de la chauve-souris, l’exécution du chien), plus viscéral (l’auto-prélèvement de cœur et le rejet des tissus musculaires de la Fiancée), pour un rendu aussi gore que le premier opus (corps ambulants en putréfaction, autopsies sauvages, effusions de sang et étalages de boyaux à volonté) mais plus incohérent et grand-guignolesque (l’implantation des ailes de chauve-souris sur le crâne du Dr Hill, le domptage des morts-vivants, les raccords risibles faits entre les membres corporels, etc.).
Des faiblesses dans le scénario qui ne se verront guère contrebalancées par la réalisation – très classique – de
Brian Yuzna. Si ce dernier ne se montre pas particulièrement mauvais, il n’a pas non-plus le talent de
Stuart Gordon. Par conséquent,
Re-Animator II laisse place à une mise en scène mollassonne et bien trop insignifiante. Question effets et maquillages spéciaux, il est plutôt surprenant de retrouver plusieurs boîtes sur le coup.
KNB (soit
Kaufman, Nicotero et
Berger),
Screaming Mad George, Anthony Doublin (responsable des maquillages du
Re-Animator original), et
Magical Media Industries. Du beau monde, en somme. Paradoxalement, le résultat est loin d’être exceptionnel, satisfaisant certes mais inférieur à ce que l’on était en droit d’attendre d’une telle association.
Pour ce qui est des acteurs, on ne saurait déterminer avec certitude si ce sont leurs prestations ou leurs personnages qui font défaut. Entre des protagonistes qui n’évoluent pas le moins du monde – Herbert West reste le même, Cain est encore amoureux d’une fille à papa, le Dr Hill n’a toujours pas retrouvé son corps – et des personnages secondaires affreusement pathétiques en sus d’une personnalité écrite à la va-vite (les deux abjectes Gloria et Francesca), la performance des interprètes en prend nécessairement un coup.
À l’instar du scénariste,
Richard Band ne cherche pas la nouveauté à tout prix. Même si le thème central est façonné dans le but de moins ressembler à celui de
Psychose, le score de
Re-Animator II se fait discret tout au long du métrage.
En définitive,
La Fiancée de Re-Animator demeure une suite recevable mais n’en finit pas de décevoir via ce scénario traînant en longueur, ces actrices au rabais, et cet aspect vieillot un peu trop marqué. Le métrage de
Stuart Gordon est déjà loin…
Note : 11.5/20