The X-Files – Combattre le Futur
(The X-Files – Fight the Future) – 1998 Réalisé par
Rob BowmanÉcrit par
Chris CarterD’après une histoire de
Chris Carter & Frank SpotnitzMusique de
Mark SnowAvec
David Duchovny, Gillian Anderson, William B. Davis, Mitch Pileggi, Martin Landau, Blythe Danner, Armin Mueller-Stahl, Jeffrey de Munn, Terry O’QuinnSynopsis :Après la destruction terroriste d’un bâtiment fédéral à Dallas, les agents du FBI Fox Mulder et Dana Scully découvrent les indices d’un complot mondial. Confrontés à un puissant Syndicat prêt à tout pour protéger ses secrets, ils vont risquer leur vie pour traquer ce virus mortel dont l’origine pourrait être extraterrestre.Histoire : 5/5«
Vos extraterrestres, agent Mulder… Vos petits hommes verts sont venus il y a des millions d’années. Certains sont repartis, d’autres sont restés, en dormance sous terre, sous la forme évoluée d’un virus pathogène, dans l’attente d’être reconstitués lorsque les extraterrestres viendraient coloniser la planète, en se servant de nous comme hôtes. » (L’Homme Bien Manucuré)
6 ans après l’épisode pilote – et culte – nous ayant introduit les deux Agents les plus connus du petit écran,
Chris Carter passe à la vitesse supérieure. Et, contrairement à ce que l’on pouvait craindre, force est d’admettre que le créateur des personnages de
Mulder et
Scully ne se limite pas à une version allongée d’un épisode des
X-Files, ouvrant par là-même
Combattre le Futur à un plus large public que celui des fans de la série. Pour ce premier long métrage,
Chris Carter repousse les limites imposées par le petit écran pour proposer aux fans et aux néophytes un spectacle majestueux, qui en profite aussi pour faire progresser la Mythologie. Ainsi, nous retrouvons Mulder et Scully (évidemment) mais également le terrible
Homme à la Cigarette, l’Adjoint
Walter Skinner,
l’Homme Bien Manucuré, les
Lone Gunmen. Bref, il ne manque plus qu’
Alex Krycekpour compléter le tableau.
Mais ce qui fait la force de
Combattre le Futur, c’est son scénario brillant, nanti d’un développement maîtrisé à la perfection, oscillant adroitement entre un matériau neuf et les ingrédients propres à la série. Complot gouvernemental, aliens, virus extraterrestre, Syndicat de l’ombre, paranoïa, enlèvements, manipulations biogénétiques… En somme, de quoi ravir les fans confirmés et satisfaire les simples curieux. On relèvera toutefois quelques facilités regrettables (le jet de vapeur qui anéantit l’extraterrestre au moment propice) ainsi qu’une pincée d’incohérences (le Syndicat semble avoir planifié que Scully se ferait piquer par l’abeille génétiquement modifiée) et de bourdes (comment Mulder et Scully ont-ils pu revenir d’Antarctique alors que leur chasse-neige était en panne ? – une maladresse qui sera d’ailleurs soulignée de manière humoristique dans l’épisode
Seul) dont on se serait passé volontiers.
Réalisation : 4/5S’étant fait la main sur une tripotée d’épisodes (qu’il magnifiait – à chaque fois – par sa mise en scène),
Rob Bowman confirme ici son savoir-faire. Via des mouvements de caméra amples, des prises de vue finement conçues, des décors à la fois inquiétants et somptueux, renforcés par une exploitation judicieuse des grands espaces, et confortés par des effets spéciaux remarquables (l’explosion à Dallas, l’écroulement de la banquise, la contamination par l’huile noire), sauf peut-être en ce qui concerne le vaisseau spatial dont on saisit vite la supercherie. Quoiqu’il en soit,
Bowman s’impose comme l’indispensable trait d’union entre l’histoire imaginée par
Chris Carter et
Frank Spotnitz et le résultat espéré.
Acteurs : 4/5Gillian Anderson et
David Duchovny n’ayant plus rien à prouver, ce film n’est qu’un plus pour nous exposer tout leur talent. Les deux acteurs ne se contentent pas d’interpréter leur personnage, ils le vivent, s’effacent littéralement derrière eux. Fidèles à la série, les deux comédiens cernent parfaitement la complexité de la relation qui existe entre Mulder et Scully, quitte à en accroître ici l’ambiguïté (via un baiser volé aussi frustrant que satisfaisant). On notera des prestations tout aussi convaincantes de la part de
William B. Davis dans la peau de l’Homme à la Cigarette, de
John Neville dans son ultime interprétation de l’Homme Bien Manucuré, de
Mitch Pileggi reprenant son rôle trouble de Directeur-Adjoint. Mais
Combattre le Futur nous permet aussi d’apprécier les performances irréprochables de
Martin Landau (Kurtzweil), de la sublime
Blythe Danner (Cassidy) et du ténébreux
Armin Mueller-Stahl, tout simplement parfait derrière les traits de Strughold. Un casting qui fait mouche et comble toutes nos attentes.
Musique : 4/5En toute logique,
Mark Snow prend les commandes du navire pour arriver à bon port avec les honneurs. Au lieu de reprendre bêtement le thème légendaire de la série et de le recracher à toutes les sauces tout au long du métrage,
Mark Snow opte plutôt pour quelques clins d’œil à celui-ci. Privilégiant alors des compositions orchestrales surprenantes, aussi mélodieuses qu’entraînantes, en symbiose parfaite avec le visuel. Au final, le score manque peut-être d’un poil d’ambition pour convaincre pleinement mais s’avère indissociable et de l’image et de l’histoire. On lui préférera tout de même la bande-son de
Régénération, moins grandiose et moins symphonique certes, mais mieux rythmée et plus dynamique.
Fan inconditionnel de cette série mythique,
Combattre le Futur constitue, à mon sens, une œuvre unique et indispensable à la saga de
Chris Carter. Pour certains, il n’est qu’un film de Science-Fiction comme les autres, voire une déception en tout point. Qu’importe ! le film
X-Files occupe à jamais la place de numéro 1 dans mon Top 50. À voir et revoir encore et encore, donc. Tout l’inverse de son illustre successeur…
Note : 17/20