Le Royaume

Il faut reconnaître que Le Royaume est efficace et permet de passer un agréable moment, tout en retrançant de manière forte, au cours d'un générique sous forme de document d'époque, la relation commerciale qui lie les Etats Unis à l'Arabie Saoudite par le biais du pétrole. D'emblée nous comprenons les problèmes qu'engendre cet or noir. Les Saoudiens sont les premiers fournisseurs au monde et les USA, premiers consommateurs au monde, le tout forme un sacré paradoxe. Mention spéciale pour la fin du générique du début qui nous glace au travers d'un passage rappelant avec fracas mais d'une subtilité certaine, le 11 Septembre.
La présence d'Ousama Ben Laden dans les documents d'époque que nous apercevons n'est pas le fruit du hasard, l'Amérique a changée et n'est pas prête à courber l'échine face à l'ennemi et pour preuve la dernière image en dit long sur le reflet de cette humanité qui court droit à la destruction. Peter Berg nous offre là sa plus belle réalisation, son plus beau film. Une oeuvre dynamique qu'il accouche sur une magnifique pellicule, une photo qui rappelle Les Rois du Désert.


La distribution est elle aussi réussie et les rôles joliment interprêtés par un Jamie Foxx toujours aussi charismatique, au regard froid et une Jennifer Garner un peu en dessous certes mais qui tient quand même la route face à ce lot de mâles dans un sujet aussi dur. Le développement du récit répond aux codes du genre donc rien de bien original, la prévisibilité est de rigueur. Cette histoire d'investigation ne sombre à aucun moment dans la facilité, on assiste quasiment à aucune scène d'action à l'exception près d'un début qui installe la situation. Puis Peter Berg décide de lacher les fauves lors d'une dernière partie très spectaculaire, qui justifie à elle seule le déplacement.
Ce n'est pas le film de l'année mais il mérite amplement sa place sur le rang qu'occupe Les Rois du Désert, l'humour en moins par contre car là où le dit-film se moque de l'Irak, enfin surtout de la dictature de Saddam, Le Royaume quant à lui, marque un respect vis à vis de l'Arabie Saoudite en offrant un rôle de héros à un policier Saoudien. Ce qui revient salutairement à faire la part des choses.

Synopsis: Une équipe du FBI se rend en Arabie Saoudite pour retrouver la trace d'une bande de terroristes qui ont fauché plusieurs familles d'Américains travaillant dans l'industrie du pétrole.



The Kingdom met en scène la vision de Peter Berg, sur l’attentat de Khobar en Arabie Saoudite, qui a été perpétué en 1998. Le générique du début, sous forme de documentaire, nous résume assez bien le contexte géopolitique entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite. Ce film est un mélange de Syriana, Three Kings et CSI. Dès le début, le réalisateur appose sa griffe de manière assez flagrante, en offrant des images très surprenantes et assez terribles. Comme la scène du match de baseball, où on assiste à de nombreuses explosions et fusillades. Mais, le plus terrible dans tout ça, c’est la panique des gens. La caméra capte chaque petit détail. Et, pendant tout le reste du film, on nous montre les tensions qui subsistent entre les américains et les saoudiens.



Pour ce qui est des principaux personnages, ils se révèlent être très attachants, complexes et vrais et loin des clichés, de ce genre de film. Le scénario de Matthew Carnahan tente une approche plutôt difficile, en voulant faire un mélange de nombreuses scènes d’action, avec des séquences humaines, plus posées, comme les moments où le personnage de Jamie Foxx apprend à connaître son interlocuteur arabe et où les deux hommes commencent à s’apprécier. The Kingdom n’est pas un simple film, qui met en scène de petits conflits entre des gens. Cela paraîtrait quelque peu léger et à côté de la plaque, surtout avec un final foudroyant, brut et où la réalité dévore in extremis la fiction.

Note: 16/20

La bande-annonce faisait passer Le Royaume comme un film hollywoodien patriotique et républicain à en gerber. Est-ce le cas ?

Non! On ne nous montre pas les saoudiens comme étant tous des terroristes et tous les américains, blancs comme neige. Il y a des bons et des mauvais, de chaque côté.