Le Projet Blair Witch

INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS

Écrit & Réalisé par Daniel Myrick & Eduardo Sanchez

Musique de Tony Cora
Avec Heather Donahue, Michael Williams, Joshua Leonard



Un concept simpliste : suivre le reportage de trois étudiants, perdus dans les bois tandis qu’ils mènent l’enquête sur le mythe de la Sorcière de Blair. Un budget réduit. Des acteurs amateur. Une mise en scène sans fioritures ni artifices. Une bande-son effacée derrière des silences pesants. Bref, autant d’éléments qui auraient pu aboutir à une bande fauchée et branlante mais qui révéleront en fait l’un des meilleurs films d’horreur que l’histoire du cinéma ait connu. Comme de bien entendu, par son culot et sa simplicité, Le Projet Blair Witch compte probablement autant de détracteurs que de fans. Certes, son développement très lent, ses dialogues basiques, sa réalisation amateur, ses plans souvent mal cadrés, en agaceront plus d’un. Mais, insidieusement, ces partis pris viennent instaurer un climat de peur viscérale. Où se côtoient nos angoisses les plus profondes (claustrophobie, abandonnisme, peur du noir). Et où un simple tas de pierre, un fétiche vaudou, un fagot de bois, suffisent à ébranler notre rationalité et notre sang froid. Jusqu’à ce dénouement final, glaçant et terrifiant.



Concernant ce final, bien des interprétations auront vu le jour. Pourtant, les indices laissés en début de métrage semblent concorder avec le reste de l’histoire. Selon le témoignage d’un habitant de Burkittsville, un tueur en série aurait torturé ses propres enfants dans une maison retirée dans les bois. Comme il ne supportait pas que les jeunes victimes assistent à ses exactions, il mettait un enfant face au mur pour en torturer un autre. Soit l’exacte représentation du final de Blair Witch : Mike est contre la mur tandis qu’Heather se retrouve à terre. Qui plus est, l’habitant avance que le nombre d’enfants torturés s’élevait au nombre de 7. Or, durant leur reportage, les étudiants découvrent 7 petits tas de pierre – avant de tomber sur leurs propres totems quelques heures plus tard. Maintenant, s’agit-il du même tueur en série, de son spectre, d’un copycat ou d’une sorcière ? Il paraît difficile d’y répondre. Et c’est là toute la puissance du Projet Blair Witch.



Incontournable, culte, le film de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez ne laissera personne indifférent – que cette position soit positive ou négative. Comme quoi, la suggestion et la subtilité resteront les meilleures armes du cinéma d’horreur. À voir et revoir, seul dans l’obscurité de préférence.



NOTE : 17/20