EvilEnko (2004) INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANSÉcrit & Réalisé par
David GriecoMusique d’
Angela BadalamentiAvec
Malcolm McDowell, Marton Csokas, Ronald Pickup, Frances Barber, John Benfield, Vernon DobcheffSynopsis :Qui se cache derrière les atrocités du « Monstre de Rostov », l’un des plus criminels les plus sanguinaires de l’histoire ? Comment un homme peut-il violer, tuer et dévorer plus de 50 enfants et adolescents sans laisser aucune trace ? C’est la question que se pose le détective Vadim Timurovic Lesiev, jeune magistrat qui enquête sur l’affaire…Reprenant sa propre nouvelle (
The Communist Who Ate Children) et s’inspirant de l’histoire vraie de
Tchikatilo,
David Grieco signe un chef-d’œuvre bouleversant. Jamais le cinéma n’aura connu une approche aussi froide de la pédophilie (malgré l’excellent
The Woodsman).
David Grieco amène une réalisation sans concession, à la fois dure et sublime, sachant jongler avec la suggestion et l’horreur montrée. Ce, pour un scénario ne délaissant aucune fibre de la personnalité de ses protagonistes au hasard, exploitant avec virtuose la noirceur et la bestialité de l’âme humaine. Loin de tous ces clichés de tueurs en série bourrins, idiots ou extraordinaires,
Grieco définit son Monstre de Rostov comme une personne ordinaire, victime de la propagande communiste et de sa propre folie. Atteint de schizophrénie paranoïde, Evilenko cherche ni plus ni moins à redevenir l’enfant qu’il était, par le biais du viol et du cannibalisme. Chaque meurtre l’enfonçant un peu plus dans les sombres recoins de sa psychose…
Mais, aussi talentueux soit
David Grieco,
EvilEnko tire essentiellement sa réussite de la performance sidérante de
Malcolm McDowell et
Marcus Csokas. Tous deux se fondent littéralement dans la peau de leur personnage, ne laissant transparaître aucune faiblesse, aucun faux pas. En particulier
Malcolm McDowell : comment interpréter avec justesse un être si immonde, si abject, si inhumain ? À ce stade, ça n’est plus de talent dont il est question mais bien de génie. L’acteur contourne magistralement la caricature pour s’atteler à une prestation inoubliable. Et que dire de cette somptueuse musique d’
Angela Badalamenti ? Les compositions sont à vous glacer les sangs, et accentuent la sobriété comme la puissance de la réalisation. En résumé,
David Grieco nous convie là à une belle leçon de cinéma que l’avenir ferait mieux de ne pas oublier. Les mots sont insuffisants pour décrire
EvilEnko tant cette œuvre est marquante et s’approche de la perfection. À découvrir et re-découvrir d’urgence !
Note : 16.5/20