L’Homme au Masque de Fer
(The Man in the Iron Mask) – 1997 Écrit & Réalisé par
Randall WallaceD’après l’œuvre d’
Alexandre Dumas Père
Musique de
Nick-Glennie SmithAvec
Leonardo DiCaprio, Jeremy Irons, John Malkovich, Gabriel Byrne, Gérard Depardieu, Judith Godrèche, Anne ParillaudSi
L’Homme au Masque de Fer se présente souvent comme un métrage fantastique ou un thriller – son titre n’est d’ailleurs pas sans évoquer la traduction française de
House of Wax, à savoir
L’Homme au Masque de Cire ! –, il n’est en réalité qu’un film de capes et d’épées à ne réserver qu’aux amateurs du genre. Et même entre les mains d’un aficionado des
Trois Mousquetaires, il est probable que le film de
Randall Wallace ne fasse pas sensation. La faute en revient à un script léthargique et ennuyeux – 40 minutes s’écoulent avant que l’histoire ne démarre vraiment (via l’introduction du prisonnier au masque de fer) et il faut attendre 40 autres minutes pour que le récit franchisse une nouvelle étape (l’échange des jumeaux). Pour résumer, sur les 2h10 du métrage,
Randall Wallace consacre 1h30 à des dialogues verbeux (et rarement passionnants) contre 40 minutes d’action édulcorée (et rarement passionnante, elle aussi). Et l’on ne manquera pas de pointer les nombreuses incohérences historiques (après tout, cela reste de la fiction, me direz-vous) et exagérations grand-guignolesques (l’épée traversant la fontaine pour mourir sur le corps d’un assaillant, D’Artagnan tranchant la pomme qu’un paysan lui lance à la figure, les mousquetaires s’en sortant indemnes dans l’ultime fusillade). Ce n’est pas aussi ridicule que
Le Pacte des Loups mais presque.
Malheureusement pour nous,
Randall Wallace réalise aussi bien un film qu’il rédige un scénario. Si elle n’est pas mauvaise, la réalisation de
L’Homme au Masque de Fer avance un académisme certain ; et
Wallace oublie d’y apporter une quelconque touche de personnalité.
Nick-Glennie Smith signe un score de capes et d’épées pur et dur, qui ravira les initiés mais pas nécessairement les mélomanes de tout bord. Restent des performances d’acteurs très convaincantes, qui sauvent la mise en scène parfois facile de
Randall Wallace. Avant de nous dévoiler toute l’étendue de son talent derrière la caméra de
Martin Scorsese,
Leonardo DiCaprio s’en sort ici avec les honneurs en s’accaparant brillamment le(s) rôle(s)-phare de l’œuvre.
Jeremy Irons et
John Malkovich ne trahissent aucune faiblesse.
Gabriel Byrne a tendance à prendre la grosse tête derrière les traits de D’Artagnan mais son jeu n’en pâtit pas tellement. Et le personnage de poivrot obsédé va comme un gant à
Gérard Depardieu. Un casting presque sans faille qui sort juste à temps
L’Homme au Masque de Fer des oubliettes. Ce qui est toutefois insuffisant pour faire du métrage de
Randall Wallace une œuvre indispensable. À ne voir qu’une fois ou pas du tout !
Acteurs : 3.5/5
Musique : 2/5
Réalisation : 2/5
Scénario : 1.5/5Note : 9/20