Slugs - Mutations

Réalisé par J.P. Simon
Écrit par Ron Gantman

D’après une histoire de Shaun Hutson
Musique de Tim Souster
Avec Michael Garfield, Kim Terry, Philip Machale, Alicia Moro, Santiago Alvarez, Concha Cuetos





D’ordre général, les films, dont le postulat de base consiste en une attaque de bestioles minuscules, se révèlent être de joyeux nanards. Slugs ne déroge pas à la règle ! Mais le métrage de J.P. Simon ne se résume pas à un navet grotesque, il ne fait pas moins qu’incarner le summum du nanard ringard et vieillot. Avec son histoire prévisible de bout en bout – des limaces carnivores (ne riez pas déjà, le pire est à venir !) se mettent à bouffer les habitants d’une bourgade –, Slugs sombre vite dans la bouffonnerie gentillette, parsemée de rebondissements crétins, et clôturée par un final lamentable. Pour parachever l’édifice, Ron Gantman répand, dans son script, des personnages profondément ancrés dans les années 80 (dont un sosie de Michel Polnareff !), tous plus incohérents les uns que les autres – mention spéciale à Mike Brady, qui perd l’un de ses meilleurs amis de manière effroyable mais ne semble peiné par sa disparition à aucun moment – et dont les chevelures sont aussi laides qu’improbables ! Pour une série Z de cette envergure, quoi de plus normal que d’avoir affaire à un casting foncièrement mauvais ?! Du honteux Michael Garfield à l’irritante Kim Terry, aucun acteur ne saura faire main basse sur un jeu soit exagéré soit à côté de la plaque.





À côté de la plaque, le score de Tim Souster l’est aussi. Autant certains morceaux – grandioses – peuvent susciter un vif intérêt (quoique inappropriés et pétant plus haut que leur cul), autant d’autres vont partir dans des tonalités kitsch qui ne sont pas sans évoquer le thème de Madame Est Servie comme celui du dessin animé des Tortues Ninja.
On ne se surprendra guère de découvrir une réalisation atrocement maladroite. Si le Scope n’est pas aussi scandaleux qu’un Jess Franco, la tenue de caméra de J.P. Simon fait montre d’une platitude notable et d’un laxisme effarant en terme de personnalisation du contenu. En revanche, là où Slugs sait titiller notre curiosité, c’est bien dans ses séquences gore et sanguinolentes. Démembrement à la hache, projection de pus, énucléation explosive, visages et cadavres en putréfaction ; Slugs surprend là où on ne l’attendait pas vraiment.
Alors, l’œuvre de Simon : un gâchis de pellicule ? Oui… et non ! Oui, car ce type d’entreprise nous rappelle, à chaque seconde écoulée, que les producteurs préfèrent jeter l’argent par les fenêtres au lieu de le confier à des auteurs talentueux et à l’avenir prometteur. Non, puisque Slugs atteint de tels sommets en matière de ringardise qu’il s’impose comme une petite perle du cinéma Z à ne surtout pas rater. En bref, ceux qui cherchent un métrage digne de ce titre peuvent aller se rhabiller. Mais les curieux, désirant se taper une bonne tranche de fous rires, sont les bienvenus !



Note : 6/20