Gremlins (1984) de Jerry Goldsmith

Aussi savoureux et éclatant que le film de Joe Dante, le score de Gremlins ne s’arrête pas à la seule nostalgie qu’il procure mais séduit toujours autant son auditoire, et ce grâce au savoir-faire de Jerry Goldsmith qui, lui, n’a pas pris une ride (son savoir-faire, pas le bonhomme !).

Ce dernier nous offre ainsi des petites mélodies candides et loufoques (Late for Work, Mrs Deagle Barney, The Transformation Begins), des comptines enchanteresses (Buying Gizmo) mais aussi des thèmes plus aventuriers (Gizmo to the Rescue et ses rythmes très indiana-jonésien), qui font tout le charme aussi bien de la saga Gremlins que des productions Amblin des années 80, dont les films « familiaux » de Spielberg et, par conséquent, les scores de John Williams. Mais là où le compositeur d’E.T. L’Extraterrestre aurait conservé une certaine retenue et une approche strictement symphonique, Jerry Goldsmith déraille complètement pour nous entraîner dans un univers définitivement barjot !

Des comptines doucereuses du début, Goldsmith bifurque vers des morceaux un brin déglingués : de l’ultra azimuté A Gremlin’s Christmas, passant à la moulinette le thème principal du film (!) ; aux hilarants First Victim, Mrs Deagle’s Untimely Death ou encore The Toy Store / Searching for Stripes, dont les envolées mi-orchestrales mi-synthétiques sont entrecoupées de… miaulements de chat (!!) ; en passant — bien sûr — par l’excellent, immortel et trépidant Gremlin Rag, thème principal et ô combien jouissif de la saga.

Bref, il ne vous reste plus qu’à attendre que minuit passe, attraper les cuisses de poulet qui traînent dans votre frigo, plonger dans votre piscine, monter le son de Jerry Goldsmith à fond les ballons, et vous préparer à aller martyriser la vieille d’à côté !!!