Harry Potter and the Deathly Hallows ― Part 1 (2010) d'Alexandre Desplat

À l’image du film qu’il illustre, le score d’Alexandre Desplat peut se scinder en deux parties bien distinctes : une première moitié tout en retenue, qui souffre surtout d’un rythme fébrile ; et une seconde à la fois plus dynamique et plus inspirée.

En effet, après une ouverture entraînante (Obliviate), le score poursuit son chemin avec une flopée de mélodies sombres, très influencées par John Williams (à mi-chemin entre les premiers Harry Potter et Star Wars), mais vite lassantes car répétitives et endormies. Ce n’est donc qu’à partir du morceau Ministry of Magic que le talent d’Alexandre Desplat trouve matière à s’exprimer.
Malgré tout, certains titres continuent à rappeler John Williams ― tel Fireplaces Escape, évoquant furieusement Indiana Jones et le Temple Maudit ― ou s’inscrivent dans la même lignée que la première moitié de l’album, que le résultat soit convaincant (Ron’s Speech, Farewell to Dobby, Hermione’s Parents ― des mélodies douces et envoûtantes, dont le seul défaut est de rappeler les précédents titres) ou redondant (Ron Leaves, The Exodus, The Deathly Hallows, Godric’s Hollow Graveyard ― sans grand intérêt).
Mais c’est dans les autres partitions du score que Desplat démontre tout son talent, que ce soit du côté de l’horreur symphonique (les splendides et efficaces Bathilda Bagshot, Destroying the Locket, Captured and Tortured), de l’aventure (Rescuing Hermione) ou de l’humour (la petite ballade du titre Lovegood).

Par conséquent, malgré ses qualités, The Deathly Hallows ― Part 1 ne convainc qu’à moitié. Autant faire impasse sur les premiers morceaux pour apprécier l’album à sa juste valeur, au risque sinon de s’ennuyer ferme.