Charlie Chaplin dans... Charlot Mitron (Dough & Dynamite ― 1914)

SYNOPSIS
Dans une épicerie, Charlie ― simple serveur pour le moins maladroit ― et un autre employé doivent faire face à la grève des boulangers. Sans relâche, ils se relaient bientôt entre les fourneaux et les clients. Pendant ce temps, les boulangers préparent méticuleusement leur vengeance…

Alors que l’on peut reprocher à Chaplin d’étirer parfois en longueur ses courts-métrages, Charlot Mitron ― long de près de 30 minutes ― surprend de part en part. Tout d’abord parce qu’il accouche d’une histoire riche, forte en gags et en rebondissements, là où d’autres métrages s’appuient essentiellement (voire exclusivement) sur une situation cocasse bien définie ou comblent leurs insuffisances par la gestuelle des acteurs. D’autre part, Dough & Dynamite se compose de personnages attachants ― car incarnés avec minutie et originalité, et davantage fouillés qu’à l’accoutumée. Sur le plan strictement technique, Charlie Chaplin nous offre en outre l'un des premiers gros plans de l'histoire du cinéma (voir ci-après), sortant ainsi des classiques plans larges et américains. Pour toutes ces raisons, Charlot Mitron s’impose comme une perle du 7ème Art, un petit chef-d’œuvre que l’on prend beaucoup de plaisir à effeuiller.