Super 8

Sujet: Super 8 Mer 21 Sep 2011 - 23:12

SUPER 8
(2011)

Écrit & Réalisé par J.J. Abrams
Musique de Michael Giacchino
Avec Joel Courtney, Elle Fanning, Riley Griffiths, Gabriel Basso, Ryan Lee, Zach Mills, Kyle Chandler, Ron Eldard, Amanda Michalka, Glynn Turman, Noah Emmerich, Jessica Tuck, Joel McKinnon Miller, Brett Rice

!! ATTENTION SPOILERS !!

On aura longuement conspué J.J. Abrams — que ce soit en tant que réalisateur (Mission : Impossible III, Star Trek) ou en tant que producteur (Cloverfield, Alias, Lost) — en pointant chez lui un goût pour l’action puérile, quitte à le comparer à un certain Michael Bay… Le fait que ces critiques aient été tour à tour justifiées ou déplacées importe peu aujourd’hui. De fait, à la vision de Super 8, un seul mot vient à la bouche du spectateur : merci ! Merci d’avoir su réveiller notre âme d’enfant, d’avoir réussi ce qui semblait inespéré : faire un film dans la tradition fantastique des années 70 et 80… en 2011 !

Un exploit auquel parvient ce cher « Jeffrey Jacob » en citant, directement ou implicitement, la plupart des productions et réalisations signées Steven Spielberg. En tout premier lieu, Les Goonies et sa bande de copains rigolards, partis en quête d’un trésor secret (ici une créature de la Zone 51), découvrant en cours de route ce que sont l’amour et l’amitié. En toile de fond, Abrams convoque aussi bien E.T. L’Extraterrestre (une relation parent-enfant conflictuelle, marquée par l’absence de l’un des deux parents) que Rencontres du Troisième Type (les liens parapsychiques entre créature et humain, l’ascension finale du vaisseau extraterrestre) ou Indiana Jones (les péripéties des jeunes protagonistes). À l’écran, le réalisateur multiplie les références à Evil Dead, Massacre à la Tronçonneuse, aux œuvres de George Romero (le court-métrage des protagonistes est un hommage direct), aux EC Comics…

Loin de se limiter à un cumul stérile de clins d’œil stérile, J.J. Abrams dresse un portrait touchant de cette petite communauté sur le point de subir un bouleversement irréversible : la rencontre avec une entité extraterrestre. Plus qu’un scénario de convenance, le cinéaste livre là une histoire personnelle, marquée par ses propres influences, sa propre enfance, ses propres conflits et angoisses. Tel un journal intime ouvert au monde, Super 8 fait appel à une multitude d’émotions (joie, peur, tristesse…) qui, grâce à une parfaite osmose, s’immiscent sans détour dans l’esprit du public. À ce titre, le final — hautement symbolique (le deuil d’un parent disparu) — s’avère être d’une extrême beauté. Une réussite qu’Abrams doit aussi au score somptueux de Michael Giacchino (son meilleur opus depuis le début de sa carrière, c’est dire !), renforçant aussi bien les scènes à suspense que les séquences émotionnelles.

Pour autant, nous aurions tort de fermer les yeux sur les quelques maladresses de Super 8. Ainsi, certaines issues scénaristiques laissent à désirer — telles que la manière dont Joe repousse la créature, dont les héros découvrent les films (bien trop démonstratifs !) de leur ancien prof ; ou telles que la construction précipitée du vaisseau extraterrestre dans l’épilogue. D’autres séquences se révèlent, en outre, assez prévisibles et nuisent, de ce fait, à la surprise et au charme de l’ouvrage.

Ces imperfections suffisent-elles à ternir Super 8 ? Bien sûr que non. J.J. Abrams maîtrise clairement son œuvre, sur un plan narratif, donc, mais aussi d’un point de vue technique (voir l’incroyable séquence du train — un pur joyau acoustique et visuel !). Au bout du compte, Super 8 laisse son spectateur dans un état de profonde nostalgie… accueilli à bras ouverts ! Encore une fois : merci J.J. Abrams !

NOTE : 16/20

Super 8 de J.J. Abrams

Synopsis: Été 1979, une petite ville de l’Ohio. Alors qu'ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoin d'une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils ne tardent pas à comprendre qu'il ne s'agit pas d'un accident. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité… Une vérité qu’aucun d’entre eux n’aurait pu imaginer.

Après le très bon Mission: Impossible III et l’excellent Star Trek, voilà le troisième long-métrage réalisé par le génial J.J. Abrams. Avec le grand Steven Spielberg à ses côtés, comme producteur, Abrams[/b] livre un vibrant hommage aux films de ce dernier, que ce soit E.T., Close Encounters of the Third Kind et Jurassic Park, pour ne nommer qu’eux. De bout en bout, Super 8 m’a totalement charmé. J’ai adoré suivre ses jeunes, à travers les rues d’une petite ville, pour tenter de filmer un petit film amateur de zombies, mais aussi, pour en apprendre plus sur ce déraillement de train et la créature, qui en est sortie. Cela s’est avéré des plus palpitants, amusant, surprenant, intriguant, dramatique et angoissant. Le film s’est révélé une réussite, tout d’abord, grâce à une réalisation maîtrisé de [i]J.J., permettant ainsi de nous offrir plusieurs scènes vraiment fantastiques, dont, coup sur coup, le tournage du film de Charles et le déraillement du train, quelques scènes intimes entre Joe et Alice, les entrailles de la tanière de la bestiole et son départ, et bien d’autres.

À ça, on ajoute une histoire vraiment merveilleuse, qui m’a replongé dans mon enfance, des thèmes forts intéressants (relation père/enfant, perte d’un être cher, relation amicale et amoureuse entre enfants), des jeunes comédiens vraiment sensas (Elle Fanning, Joel Courtney, Riley Griffiths, Ryan Lee) offrant de superbe performance et rendant leur personnage extrêmement attachant, des acteurs d’expériences (Kyle Chandler, Noah Emmerich) très bon dans leur rôle respectif, une magnifique bande son, des effets spéciaux très réussis, ainsi qu’une bestiole originale et effrayante. Sinon, c’est vraiment nice, de retrouver le film des jeunes dans le générique de fin. Au final, moi qui trouve cette année 2011 assez moyenne, j’accueille cette nouvelle œuvre de J.J. Abrams avec grand enthousiasme. Super 8 va être pour moi, un véritable plaisir à revoir chaque année.

Note: 19/20

Je te rejoins à 100% !

Étrangement en France, la critique dite spécialisée a été plutôt sévère avec Super 8, le traitant comme un patchwork de clins d'oeil sans fond... Ceux-là auraient-ils perdu leur âme d'enfant ?