Le Zonard Extraterrestre en Chef
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| Sujet: La Révolte des Triffides (Day of the Triffids ― 1962) Mar 21 Sep 2010 - 18:23 | |
| LA RÉVOLTE DES TRIFFIDES (DAY OF THE TRIFFIDS ― 1962) Réalisé par Steve SekelyScénario de Bernard Gordon & Philip YordanD’après le roman de John WyndhamMusique de Ron GoodwinAvec Howard Keel, Nicole Maurey, Janette Scott, Kieron Moore, Mervyn Johns, Ewan Roberts, Alison Leggatt, Geoffrey Matthews, Janina Faye, Gilgi Hauser, John Tate, Carol Ann Ford, Colette WildAssez méconnu du grand public (même européen), La Révolte des Triffides évoque l’invasion de plantes géantes carnivores, apparues à la suite d’une pluie de météorites qui a étrangement rendu la plupart des Terriens aveugles.
On ne sera guère dupe à la lecture de ce synopsis, cette production britannique ― parce qu’elle aborde le thème casse-gueule des plantes mutantes ― s’avère être une série B kitsch et dépassée. Argument principal de ce constat : lesdites plantes ne font jamais sensation, la faute à une apparence d’asperges ou de choux-fleurs dentés (qui ne sont pas sans rappeler le plant de cannabis de taille humaine de Scary Movie 2), ainsi qu’à des effets spéciaux obsolètes (maquettes miniatures, mate painting grossiers, maquillages simplistes…). De surcroît, les acteurs n’échappent ni aux rôles ni au jeu codifiés de l’époque (les hommes sont soit des crétins soit des héros ténébreux ; les femmes sont ces petites choses fragiles, hurlant à la moindre occasion, que le héros doit protéger).
Toutefois, bien que le temps ait eu définitivement raison de l’ouvrage, La Révolte des Triffides parvient à tirer l’épingle de son jeu grâce à une histoire riche, ponctuée de rebondissements attrayants (les multiples affrontements entre le héros et les plantes géantes). En outre, à l’inverse de ses contemporains, le film de Steve Sekely (et officieusement de Freddie Francis) n’utilise pas l’élément fantastique de son récit comme un simple faire-valoir, surgissant miraculeusement en fin de métrage. Ici, les scénaristes ― grandement aidés, cela va sans dire, par le roman de John Wyndham ― ont su exploiter le thème des Triffides de bout en bout, sans jamais recourir à des redondances ou à la surenchère, tout en l’agrémentant d’arguments subsidiaires tout aussi saisissants (à l’image de la cécité généralisée frappant soudainement la population humaine ― même si le lien avec l’apparition des plantes géantes demeure incertain). Sur un autre registre, les compositions orchestrales de Ron Goodwin ont beau retrouver les accords vrombissants des productions d’alors, la bande-son de Day of the Triffids se démarque par un thème principal original, entraînant, et par des partitions secondaires accentuant l’intensité des scènes qu’elles accompagnent.
Évidemment, il est parfois difficile d’accueillir ces qualités tant l’aspect grandguignolesque des créatures et de l’histoire prend le dessus. Mais il serait tout aussi ardu de feindre le plaisir que l’on ressent à la vision de La Révolte des Triffides, qui s’avère être au final une série B aux multiples atouts, loin du nanar pathétique que l’on pouvait redouter. NOTE : 12.5/20 | |
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