Blackbird (Deadfall ― 2011) de Stefan Ruzowitsky

Un thriller enneigé qui, en dépit d’un prologue musclé, met un peu (trop) de temps à s'installer mais qui révèle des enjeux dramatiques puissants, surtout dans son dernier acte. Sur ce point, bien que l’exposition du conflit familial s’avère touchante, la facilité avec laquelle les personnages se livrent ― dans un contexte qui ne s’y prête pas vraiment, qui plus est ― prêtent à Blackbird des atours typiquement (et malheureusement) hollywoodiens.

Il nous permet cependant de profiter de prestations fortes : Eric Bana, jonglant habilement entre les deux facettes de son personnage, à la fois assassin sans pitié et protecteur des plus démunis ; Charlie Hunnam en ex-boxeur inhibé au grand cœur ; la très jolie Olivia Wilde et son personnage de braqueuse, perdue entre ses sentiments naissants et ses mauvaises intentions de départ ; Kate Mara en jeune recrue de la police subissant la dévalorisation de son père (un Treat Williams complexe) ; et, bien sûr, la prodigieuse Sissy Spacek dont le talent n’a jamais décru depuis Carrie, l’expérience et la maturité la hissant même au rang des meilleures actrices de sa génération.