Entre deux suites de
Saw, nos deux scénaristes responsables de la dégringolade de la série nous offre un scénario qui sort de leurs tripes (façon de parler). En fait, leur scénario est le premier jet qui avait été utilisé pour
Saw 4. Bien que peaufiné et modifié dans sa base, le scénario de
Patrick Melton et
Marcus Dunstan est une copie parfaite de leur saga qui est sur le déclin. Ça n'annonce pas grand chose à l'horizon, ce qui est loin d'être faux. Par-contre,
The Collector est bien moins pire que l'on pourrait le croire. Il n'est pas parfait, mais offre un bon moment pour ceux qui veulent prendre un petit temps relax. Il faudrait simplement que nos deux scénaristes pondent un scénario qui sorte vraiment de leur esprit, pas une nouvelle copie de la vague Post-
Saw.
Arkin, un travailleur spécialisé dans les systèmes d'alarmes, est dans le pétrin. Une personne de la mafia à qui son ex-femme a emprunté de l'argent veut qu'elle le rembourse, et Arkin a jusqu'à cette nuit pour avoir l'argent promis, ou l'ex en question partira au loin avec sa fille. Entrant par infraction chez la riche famille où il offre ses services durant la journée, il veut prendre un diamant qui vaut beaucoup d’argent. Se préparant à prendre le bien précieux de la famille, Arkin entend un bruit. Un tueur qui à enlevé la famille à installer des pièges partout dans la maison. Le tueur semble être ingénieux dans la conception de ceux-ci, et Arkin aura la chance d'être l'un des premiers à connaître la dangerosité de chacun d'eux.
Renoncer à une recette gagnante n'est jamais facile, c'est ce que prouvent nos deux scénaristes avec
The Collector. Bien que celui-ci soit très gore, avec un tueur charismatique et un concept audacieux,
The Collector n'échappe pas aux facilitées qui semblent le poursuivre. Pas que celles-ci soient si pire, mais il y en a beaucoup. Nos deux scénaristes ne perdent pas de temps à installer le plus de pièges possibles pour en mettre plein la vue. Dans mon cas ça a marché, j'ai vraiment été conquis par les pièges ''simples'' qui encombrent la maison. Le tueur ressemble peut-être à un pingouin et crie comme tel, mais son charisme est bien présent et son look lui donne un air de Giallo. Ce que j'aime de celui-ci, c'est qu'il ne prononce aucun dialogue et qu'on ne voit jamais son visage.
Marcus Dunstan et son acolyte ne dévoilent jamais les raisons qui poussent le tueur à faire ces choses, ce qui possède ses mérites, mais aussi ses faiblesses.
En n'offrant pas de viandes autour de l'os, ils ne donnent jamais à
The Collector une profondeur réelle. Il s'agit simplement de mettre un personnage dans des situations embêtantes pendant 90 minutes, avec des pièges et un tueur fou. Le scénario semble avoir été écrit pendant le tournage, ce qui empêche aux situations d'avoir une cohésion qui aurait été judicieuse. Les pièges ont au moins le mérite d'avoir plus de réalisme, au lieu de reprendre des machines qui semblent avoir prises plusieurs années de préparation. On nous sert de petits pièges simplistes qui sont peut-être un peu trop élaborés, mais jamais inefficaces. Je dirais même que plusieurs meurtres sont vraiment impressionnants, bien que pas très nombreux. L'ambiance est aussi responsable de la réussite de
The Collector, souvent crade et sombre, celle-ci est efficace et donne un aspect spécial au film, tout-en donnant des couleurs sombres et ternes à ce métrage.
Il faut dire que
Marcus Dunstan à trouvé sa vraie valeur avec sa réalisation, celle-ci offre des cadrages bien choisies, une alternance de couleurs assez élaborée et des séquences de suspens qui sont efficaces. Bien qu'elle ne soit pas parfaite, sa réalisation démontre un énorme potentiel, qui j'espère, se poursuivra avec ses prochains projets. Ce qui ne saurait tardé, avec une suite en préparation! La direction d'acteurs témoigne d'une grande passion pour
Dunstan, qui semble prendre son métier à cœur, même avec les personnages stéréotypes qu'il a créés. Il n'y a que
Josh Stewart, qui n'est pas mauvais, mais à qui son rôle donne beaucoup de fil à retordre.
La dernière demie-heure du film est vraiment inutile. On nous sert une espèce de revirement facile qui renvoie le personnage dans la maison. Ce qui pousse le spectateur à remettre en question les techniques et expériences du personnage. Il ne faut peut-être pas s'attendre à du réalisme, mais il y a quand même une limite à remettre une couche à quelque chose de terminé. Il y a aussi de multiples situations qui auraient été vraiment superbes, mais qui sont mal envoyées. Ce qui n'empêche pas que le sadisme du tueur offre plusieurs scènes assez dégoûtantes. Au final, il n'y a que la dernière scène qui me frustre réellement, elle n'a pas d'éléments qui lui donnent un impact, elle est envoyée n'importe comment pour tenir un revirement final qui a de la gueule.
The Collector n'offre pas d'explications envers son titre, les motivations de son tueur ou ce qu'il collectionne, mais ce n'est pas grave ! Globalement, le film est bon, pas extraordinaire, mais pas mauvais. Il aurait valu mieux de mettre plus de viande autour de l'os, mais aussi plus d'approfondissement sur l'histoire-même. En attendent un projet vraiment d'envergure pour ces deux scénaristes, ils planchent sur les scénarios de
Saw 7 et
The Collector 2, prometteur encore ?
NOTE: 12/20