Nelson McCormick et
J.S.Cardone, ces noms vous disent-ils quelque chose ? Sûrement, puisque ceux-ci sont responsables du remake de
Prom Night, qui avait été mal aimé par la critique. Ce qui n'a pas empêché celui-ci d'être premier au box-office et de devenir un succès pour le printemps 2008. Près d'un an après ce massacre-à-succès, les deux compatriotes se décident à offrir un autre remake, mais d'un film moins connu du grand public,
The Stepfather. La version originale est peut-être tombée dans l'oubli, mais plusieurs amateurs de cinéma d'horreur la possèdent dans leur collection. Avec cette version, plusieurs vont vouloir avoir la peau des deux hommes derrière ce ratage complet, qui est pire que le remake de
Prom Night.
Après de multiples mauvais coups qui l'auront finalement envoyé dans une école militaire, Michael retourne chez lui. À première vue tout semble être comme avant, sauf sa mère qui, pendant l'absence de Michael, a pris la décision d'avoir un autre homme dans sa vie, David. Avec un mariage qui semble présent dans l'air, Michael devra s'adapter à ce beau-père qui semble l'apprécier beaucoup. Déjà pas très confiant envers David, Michael découvre des liens qui se collent ensemble sur la vraie identité de celui-ci. D'abord, le comportement bizarre qui ressort à l'improviste chez David. Puis, la mort d'une vieille voisine qui disait avoir reconnu David sur une émission télé qui présentait la photo d'un tueur recherché. Le manque d'informations sur son identité n'arrange pas les choses. Michael, en quête de vérités, trouvera des secrets troublants et sanglants qui font de David un homme pas très gentil.
Comment peut-on faire pire que
Prom Night ? La réponse est :
The Stepfather ! Complètement vide dans son intrigue,
The Stepfather ressemble aux thrillers banals qui sortent par dizaines sur dvd. Bien que certaines de ces productions possèdent un petit suspens, celui-ci étire tellement la sauce sur ses moments de sursauts qu'on devine assurément ce qui va arriver dans la prochaine scène. On croirait qu'il n'essaie même pas d'offrir quelque chose de consistant dans ses scènes qui se veulent effrayantes. Chacune est envoyée platement et sans passion. De toute manière
Nelson McCormick n'a pas le talent pour une telle production, sa courte filmographie se résumant à plusieurs épisodes de télé-séries et à deux films. Ce qui ne lui offre pas l'opportunité de se démarquer avec ses scènes de suspens.
Malgré tout, ce n'est pas la réalisation ordinaire de
McCormick qui détruit entièrement le métrage, mais son scénario ! Complètement stupide dans ses revirements, celui-ci offre tous les clichés qui existent pour rendre son antagoniste vraiment méchant. Dès le début, Cardone veut qu'on sache qui est David et offre tout sur la table. Les dix premières minutes sont vomitives et sur-explicatives sur ses agissements. Il ne faut que souligner celle des policiers, qui offrent un portrait détaillé qui ferait rougir
Hannibal Lecter. Pas que cette sur-explication soit passionnante, mais le scénariste en beurre tellement épais que cela en vient écœurant. On nous explique que David tue depuis des années de cette manière, qu’il ne s’est jamais fait prendre, qu'il change toujours d'apparence, qu'il tue de façon atroce, etc. Pour en mettre encore plus, on nous montre un premier plan avec son visage de psychopathe qui se regarde dans le miroir. Ces tactiques sont plus banales qu'efficaces, elles sont réutilisées à outrance pour rendre l'antagoniste encore plus méprisant et effroyable, mais elles restent superficielles. La manière dont le tueur est présenté ne fonctionne pas avec le reste, les éléments semblant vouloir surprendre avec ce tueur, mais dès les premières minutes il a été présenté dans son entièreté. Ce qui empêche le spectateur d'être surpris par les évènements qui semblent se rattacher à celui-ci.
Les meurtres sont la pointe de l'iceberg, ceux-ci sont tellement envoyés banalement qu'on n'arrive pas à se remettre de ce grand manque d'imagination.
Nelson McCromick semble avoir mis la pédale douce sur le ... Gore ! En fait, il n'y en a pas, les meurtres suivent une logique commerciale qui n’inclut aucune dose d'hémoglobine. Je ne chiale pas sur le manque de sang, d'habitude, mais il me semble que n'importe qui veut voir plus d'une vieille qui tombe dans les escaliers ? Si ce n'est pas votre cas, je vous offre ...
The Stepfather ! Comme si ce n'était pas suffisant sur les défauts multiples ! On nous offre une enquête menée par Michael et sa petite amie, qui semble interminable. C'est aussi dans ces scènes que les clichés arrivent en quantité industrielle. Ceux qui ont eue la chance de voir
Disturbia et
Elsewhere auront des moments identiques à ces deux films ! De toute manière, les conséquences semblent tellement inoffensives dans ce métrage, qu'on en vient à rire des menaces du fameux beau-père !
Il ne reste qu'à s'extasier devant
Amber Heard,
Dylan Walsh et
Penn Badgley qui offrent des prestations piètres, mais sauront avoir des groupies pour leur beauté incomparable. Bien que
Dylan Walsh (
Nip/Tuck) soit le pire dans cette situation, l'acteur n'est pas complètement responsable de son mauvais acting ! Les 15 dernières minutes sont l'exemple parfait d'un manque d'opportunité, alors que dans les mains d'une équipe qui n'a pas froid aux yeux le résultat aurait été sensas. Les moments de suspens ne manquent pas, une scène prometteuse aurait pu éclore correctement et l'affrontement final également. Pour l'heure, il n'y aucune vraie situation qui vaut le détour. Même quand il le voudrait,
The Stepfather n'y arrive tout simplement pas.
Pour éviter les malentendus, je vais mettre les choses aux claires.
The Stepfather est une série B banale, qui aurait due être un film directement sur dvd, mais qui a été déguisée en film prometteur et de gros studios. Pour mettre l'eau à la bouche des ados qui font une fixation sur les beaux acteurs, rien de moins qu'un autre ratage de ces deux compatriotes qui ne savent pas ce qu'est un film d'horreur. Pour ma part, les fans de l'horreur auraient été sages de mettre moins de colère sur le remake de
Prom Night, pour en mettre plus sur celui-ci. Pour finir ma critique en beauté, je vais prendre une phrase du beau-père pour l'adapter à ma façon :
- Who am I already ?
-
The Stepfather, un soi-disant remake du film de 1987 !
NOTE: 4/20