Hellraiser IV : Bloodline (1996) Réalisé par
Alan SmitheeÉcrit par
Peter AtkinsMusique de
Daniel LichtAvec
Doug Bradley, Bruce Ramsay, Valentina Vargas, Kim Myers, Christine Harnos, Charlotte Chatton, Paul PerriContinuant sur sa lancée,
Peter Atkins nous offre, pour le coup, 3 scénarii combinés en un seul. À la fois préquelle (nous assistons à la confection de la boîte par Lemarchand au 18e siècle), suite directe (
Atkins situe le développement 4 ans après la fin d’
Hellraiser III) et segment futuriste (le descendant de Merchant fait revenir Pinhead à bord d’un vaisseau spatial afin de l’anéantir),
Bloodline est parfois difficile à suivre, accusant un récit alambiqué et abscons. Qui plus est, le scénariste affuble l’œuvre d’
Alan Smithee d’un final bâclé, un peu trop gentillet et facile – où Pinhead se fait désintégrer sans broncher. Ceci dit, force est de constater que
Peter Atkins amène un peu de fraîcheur à la saga
Hellraiser, et que cette confrontation de 3 époques différentes permet de contourner le déjà-vu en plus d’instaurer un traitement dynamique à l’ensemble. De surcroît, Pinhead se dégage de l’aspect grand-guignolesque qui l’entourait dans le 3e volet pour mieux s’imprégner de la noirceur de son caractère. Plus violent mais, paradoxalement, moins gore,
Hellraiser IV nous convie à des exécutions sommaires inventives (le dépeçage facial, la fusion des jumeaux, la décapitation de Merchant, etc.), rendues possible grâce à des maquillages et effets spéciaux mêlés fort convaincants.
Du côté de la réalisation,
Bloodline est à l’image de ses prédécesseurs. Soit quelques touches personnelles de la part d’
Alan Smithee au sein d’un académisme prédominant (sans être mauvais, pour autant). Pour ce qui est de la musique, maintenant,
Daniel Licht ne se contente pas d’un score calqué sur celui de
Christopher Young (contrairement à
Randy Miller dans
Hellraiser III) mais fait sien le thème principal de la saga pour y incorporer des partitions nouvelles, belles dans l’ensemble mais manquant d’un je-ne-sais-quoi pour marquer les esprits.
Comme à l’accoutumée, c’est dans la performance de ses acteurs qu’
Hellraiser révèle ses plus lourds défauts. Si
Doug Bradley semble à l’aise dans la peau (cloutée) de Pinhead, on ne peut malheureusement pas en dire autant de ses partenaires.
Bruce Ramsay a du mal à jongler avec son triple rôle.
Valentina Vargas fait peine à voir lorsqu’elle joue les démones Cénobites. Seule
Charlotte Chatton (un sosie de
Glenn Close !) s’en sort honorablement, du moins tant qu’elle ne se transforme pas en héroïne de pacotille…
Avec un scénario moins confus, un final moins vite essuyé, et un voyage spatio-temporel en moins,
Bloodline aurait pu constituer une suite haute en couleurs. Par sa marginalité, le métrage d’
Alan Smithee demeure recevable car divertissant. Mais il ne faudrait pas lui en demander plus.
Note : 12.5/20