Le Parrain (The Godfather) – 1972 Réalisé par
Francis Ford CoppolaÉcrit par
Mario Puzo & Francis Ford CoppolaMusique de
Nino RotaAvec
Marlon Brando, Al Pacino, James Caan, Richard Castellano, Robert Duvall, Sterling Hayden, Richard Conte, Diane KeatonFilm de mafieux par excellence,
Le Parrain n’a rien perdu de son efficacité. Bien entendu, les 2h50 du métrage n’échappent pas à quelques longueurs telles que les passages où Michael découvre la campagne – plombant un peu le rythme. En dehors de cela, on ne saurait trop quoi reprocher au film de
Coppola. L’histoire a été reprise bon nombre de fois, que ce soit dans les films (
Mafia Blues –
Analyse This,
Scarface…) ou les jeux vidéo (
GTA, Max Payne, en tête), mais elle demeure intacte dans
Le Parrain. Qui ne connaît pas la vie trépidante de Don Corleone, parrain de la mafia italienne, et de son successeur et fils Michael ? Rien à voir avec cette caricature qu’est Tony Montana dans
Scarface, Vito Corleone s’impose comme une figure emblématique du monde de la mafia, à la fois charismatique, posé, intelligent, macho et sage. Il en est tout autant pour Michael Corleone, succédant dignement à son père déchu, s’affichant comme un parrain plus violent, plus actif, plus jeune.
Force est d’avouer que
Le Parrain ne serait pas le chef-d’œuvre qu’il est sans les performances irréprochables de ses acteurs.
Marlon Brando atteint ici le point culminant de sa carrière, incarnant avec majesté Don Corleone, dont les mimiques, la gestuelle et les répliques resteront à jamais gravées dans l’histoire du Cinéma. Que dire d’
Al Pacino ? Si jeune et pourtant si prometteur dans ce rôle de parrain taillé sur mesure.
Brando et
Pacino s’effacent derrière leur personnage pour une interprétation frisant le naturel, la perfection. Bien que correct, le reste du casting ne se montre pas à la hauteur de ces 2 grands acteurs. Le niveau trempe souvent dans la surenchère, sonne parfois faux, jusqu’à devenir pathétique.
Si l’on pourrait reprocher aux thèmes additionnels de
Nino Rota d’avoir considérablement vieilli (petites mélodies ritales assez simples, parfois gnangnan), il n’en est rien concernant le thème principal du métrage. Une composition sublime et intemporelle que tout mélomane saura reconnaître à sa juste valeur. Ambivalence qui s’applique tout autant à la réalisation de Monsieur
Francis Ford Coppola. D’un côté, on relève des plans banals, sans originalité aucune. D’un autre,
Coppola nous balance en pleine tronche une mise en scène implacable, une réalisation finement travaillée et froide – froideur visuelle renforcée par l’aspect terne des personnages, l’obscurité des décors, l’absence de musique ou, au contraire, des thèmes angoissants faisant incroyablement monter la tension.
S’il est un
mob-movie que le Cinéma n’est pas prêt d’oublier, c’est bien
Le Parrain. Avec plus de 30 balais au compteur, le film de
Coppola n’est pas sans défaut pour autant. Mais ces défauts se voient bien vite écrasés par d’indéniables qualités.
Le Parrain conserve tout son charme et toute sa force. Son influence fut considérable sur la génération de cinéphiles passée, nul doute qu’elle se perpétuera sur les générations à venir. Au mieux,
Francis Ford Coppola réalise le plus grand film de toute sa carrière ; au pire,
Le Parrain n’est ni plus ni moins un chef-d’œuvre.
Réalisation : 4/5
Histoire : 4/5
Musique : 3.5/5
Acteurs : 4.5/5Note : 16/20