Le Zonard Extraterrestre en Chef
Nombre de messages : 4286 Age : 37 Localisation : Roswell Film de genre favori : The X-Files : Combattre Le Futur Date d'inscription : 24/03/2008
| Sujet: El Topo Ven 11 Avr 2008 - 21:16 | |
| El Topo (1970) Écrit & Réalisé par Alexandro JodorowskyMusique d' Alexandro JodorowskyAvec Alexandro Jodorowsky, Mara Lorenzio, David Silva, Brontis Jodorowsky, Robert John, José Antonio AlcarazAu rayon du cinéma d’auteur, Alexandro Jodorowsky tient une place proéminente. Parmi les midnight movies, El Topo fait figure d’OVNI cinématographique atemporel, marqué par les tourments et obsessions d’un cinéaste atypique mais aussi par le poids des années. En effet, la première partie d’ El Topo se résume à un western marginal et poétique certes, mais mollasson et daté en raison de sa narration en voix-off parfois pompeuse, de son montage chaotique (des plans d’insert sont ajoutés aux mauvais moments en plus de ne présenter que peu d’utilité) et de son scénario abscons insistant lourdement sur la religion chrétienne – en dépit d’un hymne à la bisexualité et à la révolte par le sang… Des défauts relativement lourds à porter mais qui ne sont pas exempts de tout charme. Qui plus est, Jodorowsky dresse, à travers cette première partie, un tableau d’une violence sans précédent, à base d’exécutions sommaires et à bout portant, de massacres gargantuesques, de tricheries perfides, de trahisons et de vengeance ; dont le point d’orgue constituera l’entrée dans la folie du héros. Quoiqu’il en soit, après ce premier segment où se côtoient ennui et fascination, Alexandro Jodorowsky nous convie à une réflexion pertinente sur la condition humaine. Sans concession, l’auteur appose à son œuvre une vision crue du racisme, de la xénophobie, de la discrimination, de l’esclavage, du sectarisme, du rejet d’autrui sous toutes ses formes, au sein d’une société bourgeoise et méprisable. Certains y verront un pamphlet haineux dirigé contre les gens dites de classe supérieure. D’autres une déclaration d’amour à l’égard des « rebus » de l’humanité conduits à l’opprobre (nains, estropiés, culs-de-jatte, manchots, personnes disgraciées, pauvres, vieux boiteux…) et à l’espèce humaine en général. À mon sens, El Topo se situe entre les deux. Soutenu par une musique aux multiples facettes – tantôt tendre et mélodieuse tantôt agressive et stridente –, un jeu d’acteurs irréprochable – empreint d’une puissance et d’un réalisme saisissants –, une réalisation tirant (presque) tous les bénéfices du cinéma d’auteur et amateur, El Topo mérite incontestablement son statut de film culte. Entre ce métrage et le chef-d’œuvre, il n’y qu’un pas… que je ne franchirais pas. Mais vous, le franchirez-vous ? Note : 14.5/20 | |
|